Les bleus portent la croix
El Padre est certainement un des albums des Tuniques Bleues que j'ai le plus relu ; la raison est que c'est l'un des premiers que j'ai pu acquérir dans ma tendre enfance. Pourtant je n'en ai pas gardé grand souvenir de cet album. Je m'attendais donc au pire en l'ouvrant.
Ca commence carrément bien, l'action a déjà commencé, rien de tel pour ouvrir un récit, après tout on connaît déjà les personnages, plus besoin de nous les présenter. Comme bien souvent les références prennent le pas sur l'originalité du récit mais Cauvin mène sa barque correctement et parvient à nous raconter une chouette aventure. Malheureusement, on sent que le nombre de pages limité empêche le scénariste de corcer ou de développer certains points, et le final est bien trop expéditif à mon goût (la tension était en train de monter et on sent que ça aurait pu monter plus tôt avant le débarquement de la cavalerie).
Graphiquement, Lambil est plus en forme que dans l'album précédent ; on y trouve de chouettes décors, un souci du détail plaisant et des cadrages adéquats par rapport à l'action (peut-être le tout manque-t-il d'ambition?). Un défaut propre à Lambil et qui le poursuit depuis quelques albums, et qui le poursuivra probablement jusqu'à la fin de sa carrière, c'est son manque de caractérisation dans la posture de ses personnages. Tous, je dis bien tous, ont les mêmes tics, les mêmes gestes, la même façon de bouger les mains. C'est un peu dommage. J'avais même repéré dans un album précédent que les femmes elles-mêmes ont parfois des mains... d'hommes! Preuve que Lambil se retruove limité dans ce domaine. Pour en revenir aux femmes, il est amusant de constater que toutes les mexicaines dépeintes sont des jeunes femmes bien mignonnes... pas une seule mami, pas une seule femme forte... de même que les villageois ont tous la même corpulence et tête de paysan dépassé.
Bref, un album efficace qui souffre ici et là de quelques petits défauts.