Si j'apprécie assez le personnage d'Emma Frost, en particulier après qu'elle ait rejoint les X-Men et qu'elle exerce avec beaucoup d'aisance le rôle de directrice de l'institut Xavier, une série entièrement consacrée à la sulfureuse télépathe a de quoi faire peur. Je craignais en effet fortement un récit superficiel et inutilement sexualisé. Et finalement, bah cette série courte Emma Frost est plutôt réussie.
La famille Frost est l'une des plus puissantes de Boston, et le père d'Emma est un homme craint de tous pour son génie des affaires et son caractère glacial. Il n'est guère différent avec sa famille : intraitable, il exige la perfection de ses enfants, et rien de moins. La jeune Emma, qui lutte pour maintenir une moyenne correcte à l'école, vit donc particulièrement mal son adolescence... Jusqu'au jour où son pouvoir se manifeste, et où elle commence à entendre les pensées des autres...
Le récit est divisé en trois arcs scénaristiques, l'un sur la famille Frost, le second sur Emma qui essaie de se forger sa propre vie, et le dernier sur les années d'université. Chacun fait 6 épisodes, et immédiatement on sent une unité, un soin particulier dans la construction et la structure du récit, ce qui est assez plaisant.
L'autre force est de nous montrer un personnage vraiment en difficultés. Emma Frost, qui sera connue plus tard pour son flegme et sa force tranquille, y est dépeinte dans ses années de recherche, d'incertitude, dépassée par les exigences de sa famille et la cruauté de l'adolescence. Du coup, c'est un protagoniste imparfait, faillible, et soumis à une morale qui lui est propre. Loin d'être complètement amorale ou immorale, Emma Frost est pourtant très loin de l'image de chevalier blanc.
Après, par moments c'est cucul, et puis c'est pas non plus d'une superbe originalité... mais une certaine empathie se dégage de cette enfant mal aimée mais détachée des réalités matérielles.
Une série tout à fait honnête, c'est pas souvent le cas avec ce genre de préquelles.