Londres, 1920. Follement amoureuse de Roald, Emma n’a plus de nouvelles de lui depuis bientôt quatorze mois. Son fiancé, parti sur les traces du mythique trésor de la déesse du peuple Sami, n’a plus donné signe de vie depuis son arrivée en Norvège. Avant son départ, il lui avait confié une enveloppe qu’elle ne devait ouvrir qu’en cas de malheur. Refusant d’accepter l’évidence, la jeune femme décide de quitter le confort de sa vie bourgeoise pour partir à la recherche de l’élu de son cœur et embarque pour un long périple où, au-delà du rude climat, elle va devoir affronter une vérité difficile à entendre…
Zidrou et Édith, quel joli duo ! Le premier campe une héroïne romanesque en diable. Poétesse, idéaliste, fonceuse, indépendante, n’ayant pas sa langue dans sa poche, elle représente une figure féminine moderne dans l’Angleterre de l’après première guerre mondiale. La seconde, toujours aussi à l’aise pour représenter l’époque Victorienne, illumine chaque planche de son trait souple et relâché, jouant sur l’ombre et la lumière pour passer de la canicule aux forêts glacées de Laponie.
Au-delà de la quête amoureuse, Emma se lance dans une quête initiatique. Loin de son cocon londonien, elle découvre le monde dans sa beauté et sa dureté, elle encaisse les coups, se relève et grandit malgré les obstacles. L’album renferme entre ses pages certains éléments de son voyage (photo, ticket d’embarquement et la fameuse enveloppe à n’ouvrir qu’en fin de lecture). Une aventure dépaysante pleine de souffle et de subtilité dont le graphisme somptueux et le scénario surprenant ne pourront qu’emporter l’adhésion.