Un premier tome qui donne le ton d'un drame psychologique, avec pour assises la violence sexuelle et l'injustice. Pour Misuzu, c'est la domination mâle qui semble être au cœur du problème, comme si la violence faite à son encontre était globale. Un point de vue dérangeant, certes, mais qui ouvre la porte au débat et , surtout, à la prise de conscience de la condition des femmes. J'ai également apprécié que dans cette histoire, il y ait également la présence de la violence faite aux hommes avec ce jeune étudiant forcé d'avoir un rapport avec une femme adulte. Il ne faudrait pas oublier que les gens qui abusent sont des deux côtés, comme le sont aussi les victimes.
Les rapports de force occupent une grande place de manière générale, à ce que je vois, dans cette histoire, on se sens dans une jungle sociale où les "faibles" se font dévorer. Oui, c'est cru. Ce n'est pas le genre de manga que l'on lit pour la détente, mais plutôt le genre que l'on lit pour être "bousculés". Le genre qui fait réagir et qui laisse planer un malaise. Mais c'est bien de voir que les manga aussi peuvent devenir des plateformes pour aborder les sujets sensibles, voir susciter une certaine polymique.
J'ajoute que le viol est encore un tabou au Japon, du moins pour ce que j'en sais. Il y a d'ailleurs une autrice qui traite de ce problème, elle-même japonaise et victime de viol. Il faut comprendre que les facteurs sociaux de ce pays ne sont pas forcément les même que ceux des pays occidentaux. Le livre s'intitule "La boite noire", de Shiori Ito.
Certaines scènes sont dures, bien que partiellement censurées ( on ne voit pas les parties génitales, par exemple). Un manga pour les adultes donc.