Au XXIe siècle, que peut-il sortir de bon d’une Encyclopédie de papier ?

Mathieu Minet, dit M. La Mine, est un jeune poète namurois qui s’exprime aussi bien par les mots que par le dessin.

Son premier album, l’Encyclopédie non-exhaustive des savoirs approximatifs, porte parfaitement son nom. Il y sera question de littérature et de football, de métiers perdus et de style de coiffure, et de mille autres sujets aussi hétéroclites qu’inattendus. Il les traite en une ou deux pages, d’une série de dessins accompagnés de légendes lapidaires, truffées de jeux de mot, d’approximations audacieuses, poétiques ou absurdes. Le trait est précis, sobre et protéiforme, pastichant les peintres grecs (anciens), les illustrateurs du XIXe siècle, les auteurs de comics ou les illustrateurs contemporains.

Qu’il aborde la guerre nucléaire ou les maladies de peau, les spécialités culinaires régionales ou les régimes végétaliens, le ressort comique demeure dans le subtil décalage entre la précision graphique et la loufoquerie assumée du commentaire. Je vous recommande les super-héros des figures de style, Ironie-Man, la belle Zeugma et le redoutable professeur Prolepse.

Il conclue en détournant une célèbre affiche des ligues antialcooliques qui fit les beaux jours des salles de classe de nos arrière-grand parents : « Le Savoir, voilà l’ennemi : Dites non à l’éducation », l’illustrant d’un playboy satisfait, le « parfait ignare », opposé à un universitaire inquiet et dépressif, l’« homme instruit ». À méditer...