« Mes fils, Oruko Saki mérite de mourir pour ce qu’il a fait… » HAMATO YOSHI

Les Tortues Ninja : Ennemis un jour… (Tome 2) sort le 20 juin 2012, soit six mois après le premier tome, toujours édité par Soleil US Comics.

Si Les Tortues Ninja : Un Nouveau Départ (Tome 1) essayait de rendre la création des tortues plus crédibles, plus contemporaine, oubliant le côté japonisant, ici, c’est tout le contraire.

Kevin Eastman et Tom Waltz s’approprient un nouveau concept de manière assez intelligente. Ce concept repose sur la réincarnation. Au travers d’une histoire se déroulant à l’époque du Japon féodal, les scénaristes jouent la carte de la rivalité au cours des âges. Même si en soit, cette idée n’est pas inédite, c’est, ici, plutôt intéressant et bien réalisé. Ça donne plus de profondeur au méchant et une certaine intensité, tout en donnant une narration non linéaire et prometteuse pour la suite.

Oruko Saki fait son entrée d’une manière percutante cet univers alors que je trouvais bizarre son absence dans le tome précédent. La planche où il ordonne l’exécution des fils de Hamato Yoshi est terrible, elle place directement Oruko Saki comme le méchant ultime des Tortues Ninja.

Ce tome est définitivement tourné sur la famille et les relations parentales. Splinter et les tortues, Yoshi et ses fils, les relations conflictuelles de Casey avec son père, le contraste entre Casey qui a perdu sa mère et April qui retrouve la sienne.

Au-delà de ça, on sent que l’univers s’étoffe (la relation Casey Jones et April O’Neil et l’arrivé du Général Krang sur Terre), notamment au travers des tortues qui s’individualisent, en ayant chacune un caractère particulier. Le changement de bandeau marque un peu l’individualisation de nos mangeurs de pizza. Néanmoins, il n’y a pas de surprises puisqu’elles reprennent les caractères qu’on leur connait.

La partie graphique est assurée par plusieurs mains, à savoir Dan Duncan et Mateus Santolouco (et même Kevin Eastman). Même si cette multitude de dessinateurs peut faire peur, dans les faits, ce n’est pas très dérangeant car leur style est assez semblable. Le passage de l’un à l’autre n’est pas perturbant. Il y a une certaine homogénéité, et une homogénéité aussi dans la qualité. On retrouve aussi la patte du premier opus, à savoir un trait un peu brut, dynamique, agréable, mais qui manque de finesse. Les décors et arrières-plans paraissent parfois un peu vides. Le découpage est maitrisé et donne un dynamisme certain. A noter que le passage se déroulant dans le Japon féodal est très réussi.

Pour conclure, ce tome se montre très intéressant. En jouant sur les références au comic d’origine et au dessin animé qui a bercé l’enfance de plusieurs d’entre nous, le scénario est très agréable à lire, plutôt bien construit. L’intégration du concept d’une pseudo-réincarnation, qui fait plus penser à une sorte de destinée dans le temps, est une excellente idée, qui s’intègre bien dans l’histoire mais qui surtout ouvre des voies intéressantes.

StevenBen
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le 3 août 2023

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Steven Benard

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