Bof Bof
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le 24 févr. 2016
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Esmera de Zep et Vince, c’est un peu comme une vieille console de jeu qu’on ressort du placard : ça pique la curiosité, c’est fun par moments, mais on se rappelle vite pourquoi on l’avait rangée. Entre humour potache et satire sur la masculinité, ce one-shot mélange quête chevaleresque et délire geek pour un résultat aussi étrange qu’amusant.
L’histoire suit Tristan, un trentenaire loser et un brin obsédé (pour rester poli), qui se retrouve catapulté dans un jeu vidéo médiéval-fantastique pour sauver Esmera, une princesse aux proportions… disons généreuses. Mais attention, ce n’est pas qu’un jeu, c’est une véritable quête initiatique pour notre héros, coincé entre sa libido envahissante et ses rêves d’héroïsme. Une sorte de Ready Player One, version beauf assumé.
Graphiquement, Vince livre une copie propre, avec des designs de personnages expressifs et un univers fantasy coloré qui rappelle les RPG old-school. Les créatures sont drôles, les décors variés, et certaines cases regorgent de clins d’œil à la culture geek. Mais malgré cette qualité, le style reste parfois un peu figé, comme un jeu en 8-bits qui tenterait d’imiter une console next-gen.
Côté scénario, Zep s’amuse visiblement à détourner les clichés de la quête héroïque. L’humour est gras, absurde, et souvent centré sur le sexe, ce qui plaira aux amateurs du genre mais risque d’agacer ceux qui espéraient un peu plus de subtilité. Le récit avance sur un ton léger, mais l’intrigue manque de profondeur, et certaines blagues tombent à plat. On sent que l’objectif est plus de faire rire que de raconter une histoire mémorable.
Quant au héros, Tristan est volontairement insupportable : un personnage pathétique et hilarant à la fois, qui rappelle ces amis qu’on aime malgré leurs défauts… mais dont on évite les messages audio trop longs. Si son arc de rédemption est sympathique, il manque un peu d’impact pour vraiment marquer.
Cependant, Esmera n’est pas dépourvu de charme. Il y a une certaine fraîcheur dans ce délire décomplexé, et les auteurs savent capturer la nostalgie des vieux jeux vidéo tout en les parodiant. Les amateurs de fantasy satirique et d’humour potache passeront un bon moment, même si le tout manque un peu de finesse et de densité.
En résumé : Esmera est une lecture légère et amusante, mais qui se repose un peu trop sur son humour grivois et son héros maladroit pour réellement briller. Un one-shot à savourer comme un bonbon acidulé : agréable sur le moment, mais sans en garder un souvenir impérissable.
Créée
le 2 déc. 2024
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