A la suite d'un des meilleurs récits de Largo Winch, ce dixième tome poursuit les aventures du milliardaire aventurier dans la belle ville de Venise. Passant à travers différentes ambiances, dans un décors de toute beauté, ce tome propose une telle diversité de scène que l'on s'amusera forcément à sa lecture.
Pour autant, ce tome est loin d'être une réussite. La faute au pages 34 et au-delà. En effet, alors que jusqu'à ce point Van Hamme parvenait à maîtriser avec subtilité le déroulé du scénario, il se retrouve pressé par le temps et se dépêche à l'excès. Chaque planche amenant une nouvelle situation, totalement imprévisible. S'en suit une énorme déception : le retour de la menace pétrolière, juste évoquée dans le tome 1 ; la mort de Cotton bien trop facile ; le retour d'un homme mourant depuis des heures ; la police qui arrive comme par magie au bon moment ; un aller-retour de plusieurs heures en deux planches. Bref, les facilités ne manquent pas. Rarement le format diptyque n'aura autant montré ses limites tant un troisième tome aurait été nécessaire ici.
Pour autant, les trois premiers quarts sont réellement efficaces, naviguant entre manipulation, charme, action. On a vraiment la suite d'une bonne histoire et cela malgré le faible charisme de Domenica Leone, femme pseudo-fatale mais surtout frivole jouant bien le rôle de celle qui ne comprend pas grand chose à ce qui se passe.
Téléphoné et concluant mal un récit de qualité pourtant, ce tome est assez décevant malgré ses réelles qualités. Soulignant que pour une fois, le complot n'a d'autres buts que de punir Largo et le groupe W d'avoir outrepassé ses droits. Au moins l'on évite les habituels complots visant à prendre le contrôle du groupe.