Quand les robots cherchent un cœur… dans l’espace

Descender, tome 1 : Étoiles de métal, c’est un peu comme si Pinocchio rencontrait Blade Runner dans une galaxie lointaine, très lointaine. Jeff Lemire et Dustin Nguyen nous embarquent dans une saga où l’intelligence artificielle n’est pas seulement une menace, mais une quête d’identité. Et si tu t’attendais à un simple space opera, détrompe-toi : ici, les étoiles scintillent de mélancolie.


Le récit débute avec une apocalypse galactique : des colosses mécaniques (appelés Moissonneurs, rien que ça) débarquent et pulvérisent des planètes entières, parce que pourquoi pas. Dix ans plus tard, l’univers se méfie de tout ce qui a des circuits imprimés, et les robots sont chassés sans pitié. Entre alors en scène TIM-21, un androïde enfant qui semble détenir la clé pour comprendre ces événements cataclysmiques. Mais au lieu de profiter de sa "paternité galactique", il devient la cible de toutes les factions possibles, parce que rien n’est jamais simple dans l’espace.


Le scénario de Lemire jongle entre moments d’action haletante et instants plus introspectifs. TIM-21, avec son visage innocent et ses grands yeux, est un miroir de l’humanité : terriblement naïf, mais aussi chargé d’émotions complexes qui dépassent sa programmation. Cependant, le récit prend son temps pour poser ses enjeux, et certains lecteurs impatients pourraient se demander où tout cela nous mène. Mais eh, qui a dit que l’espace était une ligne droite ?


Le vrai joyau de ce tome, c’est sans conteste le travail de Dustin Nguyen. Ses aquarelles donnent à Descender une identité visuelle unique, mêlant douceur et froideur. Les paysages galactiques, les robots décharnés, et même les éclats de violence semblent baignés dans une poésie visuelle qui adoucit l’horreur. C’est un peu comme lire une tragédie peinte à la main : c’est beau, mais ça te fait mal.


Les thèmes abordés dans Étoiles de métal ne sont pas nouveaux – l’identité, la peur de l’autre, la frontière entre l’homme et la machine – mais Lemire et Nguyen les explorent avec une sensibilité qui les rend captivants. TIM-21 et ses compagnons (un chien robot et une intelligence artificielle sarcastique, parce que pourquoi pas) sont terriblement attachants, même si certains personnages secondaires peinent encore à se démarquer.


En résumé : Étoiles de métal est un début prometteur pour une saga qui mêle science-fiction, drame existentiel, et art sublime. Ce n’est pas un récit qui te balance de l’action à chaque page, mais un voyage où l’émotion et la contemplation priment sur le reste. Une aventure cosmique à savourer lentement, entre émerveillement et une petite pointe de tristesse métallique.

CinephageAiguise
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures BD de 2015

Créée

le 28 nov. 2024

Critique lue 4 fois

Critique lue 4 fois

D'autres avis sur Étoiles de métal - Descender, tome 1

Étoiles de métal - Descender, tome 1
Arkeniax
8

Robotic and so on

Ouais ! De la S-F Space-opera avec des robots ! Ouais ! Descender se déroule dans un monde futuriste où l'humanité a du faire face à l'apparition subite, immédiate et douloureuse de robots géants...

le 19 févr. 2016

5 j'aime

8

Étoiles de métal - Descender, tome 1
Kab
8

Critique de Étoiles de métal - Descender, tome 1 par Kab

J'avoue n'avoir rien attendu de ce titre. J'aime bien Jeff Lemire, mais je ne suis pas un fan convaincu. Par contre Dustin N' Guyen beaucoup plus. J'apprécie sont travail depuis plus de 10 ans et...

Par

le 13 févr. 2016

3 j'aime

3

Étoiles de métal - Descender, tome 1
oyomastaz
6

Superbe soupe de science-fiction

Je ne vais pas m'étendre dans cette critique de Descender sur tous les points positifs car c'est déjà très bien fait dans les autres critiques. Mais je me sentais le besoin de venir justifier ma note...

le 23 févr. 2016

2 j'aime

Du même critique

My Liberation Notes
CinephageAiguise
8

Quand l’ennui devient une quête spirituelle

My Liberation Notes n’est pas une série qui te happe avec des explosions, des twists spectaculaires, ou des méchants machiavéliques. Non, c’est une invitation à t’asseoir avec une tasse de thé et à...

le 19 nov. 2024

3 j'aime

9