Fatman - La Grande Évasion, tome 4 par Eric17
J’ai découvert David Chauvel par son travail sur « Wollodrïn ». J’avais trouvé cette série actuellement composée de trois tomes très réussie. Elle plongeait le lecteur dans un univers fantasy proche de celui de Tolkien. Le dépaysement était total, les personnages étaient sympathiques et les intrigues bien construites. Passée cette agréable rencontre, j’avais décidé d’être attentif aux parutions de ce scénariste. C’est donc avec plaisir que je me suis procuré le trois janvier dernier l’album intitulé « Fatman ». Ce « one shot » appartient à la série « La Grande Evasion ». Il est le quatrième épisode de cette saga thématique. Pour le réaliser, David Chauvel s’est associé à Denys qui s’est donc chargé des dessins. Les couleurs sont confiées à Hubert. L’ouvrage est d’apparence classique. Il se compose d’environ soixante-dix planches et coûte environ seize euros.
La quatrième de couverture nous présente l’histoire avec les mots suivants : « Aucune cellule, aucune prison, ne résiste à Carl Douglas, alias Fatman, le roi de l’évasion. Ce talent brut au flegme tout britannique et à la carrure XXL est recruté de force par des gros bras venus de New York. Ces derniers le somment de faire évader le parrain de leur famille mafieuse, emprisonné à perpétuité dans établissement de haute sécurité. Ils ignorent que Fatman n’obéit qu’à lui-même… »
Le titre de l’album est « Fatman ». Il nomme le personnage principal. Avant d’être la narration d’une évasion, cet ouvrage est l’histoire d’un homme. Par son physique et son parcours, il s’avère atypique et génère ainsi immédiatement notre curiosité. Je me suis même surpris à ressentir de l’empathie à l’égard de cet ancien détenu. Dès les premières pages, son quotidien nous interroge. C’est donc avec plaisir que je le vois traverser l’Océan Atlantique pour découvrir avec lui le projet qui lui est proposé. Son côté taciturne fait naitre un mystère autour de lui qui accentue son attrait au fur et à mesure que l’intrigue avance. Sur le plan graphique, Denys offre une réelle présence au héros. Chaque fois qu’il apparait dans une case, il prend sa place et diffuse une influence directe sur les autres protagonistes.
Mais cet album ne se veut pas être la biographie d’un ancien taulard. Comme l’indique le titre de la série, une évasion est au centre des débats. Ici, la personne à évader est un parrain mafieux. Les raisons pour lesquelles cette mission est menée sont ambigües et participent à l’attrait de l’histoire. J’étais donc intéressé par deux trames parallèles. Comment Carl allait-il s’organiser pour atteindre son objectif ? Quels sont les enjeux de chacun dans cet acte ? Cela rend la trame dense et prenante. De la première à la dernière page, notre intérêt est alimenté et c’est charmé que j’ai conclu ma lecture. Le scénario s’appuie sur une galerie de personnages secondaires importante. Il y a le parrain emprisonné, ceux qui commanditent sa libération, des policiers qui espionnent Carl et enfin une jeune femme à la colère contenue assez flippante. Cette dernière est celle qui nous laisse le moins indifférent car elle semble être totalement indépendante du devenir du héros.
Le travail graphique est sérieux et appliqué. Les personnages possèdent une identité graphique facilement reconnaissable. Le trait est relativement simple. Les décors ne sont pas surchargés. Un nombre relativement important de cases possède un fond monochrome. Néanmoins, bon nombre sont davantage travaillés et je n’ai eu aucun mal à m’approprier les lieux qu’ils soient intérieurs ou extérieurs, londonien ou new-yorkais. Les illustrations de Denys accompagnent parfaitement une narration assez passionnante. « Fatman » est une histoire dans laquelle on s’immerge avec plaisir. Le début et le dénouement sont bien construits et font qu’une fois l’ouvrage terminé, j’étais heureux d’avoir fait cette rencontre.
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