Ce premier tome de Faut pas prendre les cons pour des gens est l’équivalent littéraire d’un stand-up bien aiguisé où chaque page vous balance une vérité qui pique… mais qui fait tellement rire. Nicolas Rouhaud et Emmanuel Reuzé s’attaquent ici à l’absurde du quotidien, aux absurdités sociales et, soyons honnêtes, à la bêtise ambiante, avec une délectation qui fait plaisir à voir.


Dès les premières pages, le ton est donné : le cynisme est roi, et personne n’échappe à la moulinette. Qu’il s’agisse des absurdités administratives, des conversations creuses autour de la machine à café ou de nos comportements absurdes face aux réseaux sociaux, les auteurs tirent à vue. C’est corrosif, parfois un brin méchant, mais toujours hilarant. Si vous aimez rire de l’absurdité humaine (et de vous-même, soyons réalistes), vous êtes au bon endroit.


Le dessin de Reuzé est parfaitement adapté à cette satire décalée. Avec un style qui évoque un peu le dessin de presse, chaque case renforce le punch des dialogues et capture parfaitement l’air ahuri des personnages. On y sent l’héritage de l’humour à la Fluide Glacial, mais avec un regard plus actuel, plus ancré dans les absurdités modernes.


Cependant, tout cet humour piquant peut parfois tourner un peu en rond. À force de grincer des dents sur tout, on finit par ressentir un léger goût de déjà-vu sur certaines planches. Mais c’est un petit défaut vite pardonné face à la densité de vannes bien placées.


Au final, Faut pas prendre les cons pour des gens est une excellente cure d’humour noir, un antidote au sérieux de la vie quotidienne. L’humour fait mouche, les situations sont délicieusement absurdes, et on se surprend à hocher la tête en se disant : "Ah oui, ça, c’est tellement vrai !" Bref, une petite pépite d’ironie qui mérite bien qu’on la feuillette avec un sourire en coin… même si c’est pour se moquer de nos propres travers.

CinephageAiguise
7

Créée

le 26 janv. 2025

Critique lue 4 fois

Critique lue 4 fois

D'autres avis sur Faut pas prendre les cons pour des gens, tome 1

Du même critique

Les Misérables
CinephageAiguise
8

Entre grandeur, misère et digressions XXL

Si tu pensais que les classiques du XIXe siècle étaient juste de belles histoires d’amour contrariées, Les Misérables de Victor Hugo est là pour te rappeler qu’on peut aussi écrire un pavé où se...

le 19 févr. 2025

4 j'aime

7

La Serpe d'or - Astérix, tome 2
CinephageAiguise
7

Quand Astérix et Obélix découvrent Lutèce

Avec La Serpe d’or (1962), René Goscinny et Albert Uderzo emmènent Astérix et Obélix dans leur première grande aventure hors du village, direction Lutèce. L’occasion de découvrir que les Gaulois ne...

le 20 déc. 2024

4 j'aime