Florence Cestac est une humoriste accomplie. Des années à peaufiner son style inimitable et son dessin efficace aux gros nez reconnaissables au premier coup d’œil.
L'auteur décrit à nouveau l'adolescence, cet âge qui lui tient particulièrement à coeur. Elle campe l'histoire dans cette période où l'ancien monde pré-68 tirait ses dernières salves avant de mourir à petit ou grand feu. Et là, elle excelle en racontant l'adolescence dans un pensionnat tenu par des sœurs plus stupides que méchantes, enfermées dans des cages idéologiques et morales. La description de l''amitié des deux jeunes filles de milieu opposé et les premiers émois durant ces années charnières peuvent paraître usée et surtout rabâchée, pourtant l'auteur s'en tire avec légèreté et allant, sur une construction scénaristique impeccable.
Aucun bâillement, ni chute de paupière. Cela se lit d'une traite, debout dans le magasin à pouffer à l'instar de l’héroïne principale.