Il faut bien reconnaître que Black Bolt est loin d'être le héro Marvel le plus connu ou le plus aimé. Même Saladin Ahmed reconnaît qu'en arrivant dans le monde du comics et plus particulièrement chez Marvel, Black Bolt fut une forme de déception pour lui tant il n'aimait pas ce personnage.
Black Bolt est effectivement difficile à écrire : le personnage, par définition, ne parle pas. Dur de le faire interagir.
La technique la plus simple pour contre-balancer ce problème serait de narrer ses pensées. C'est pourtant une autre technique qu'a préféré Saladin Ahmed : la narration est un narrateur externe mais constatant l'état mental de Black Bolt. Rien de si innovant et on sent même une influence de Miller dans l'écriture d'Ahmed mais c'est pensée de manière intelligente. On notera que même si Black Bolt retrouve la voix, Ahmed n'utilise pas ça par facilité d'écriture mais bien pour justifier l'intrigue et ne rend pas le personnage plus bavard.


L'ouvrage est donc par définition une forme d'exercice de style bizarre et difficile pour Ahmed : écrire la première mini-série sur le personnage, parler d'un personnage muet, hautain et sans réelle personnalité exploitable. Le tout en se liant avec le reste de l'univers Marvel sans pour autant l'impacter.
Cet exercice est difficile et Ahmed s'en sort très bien. Impossible de réellement raconter l'histoire sans tout gâcher mais sachez juste que cela commence avec un Black Bolt enfermé et sans pouvoir dans une prison.


Là où Ahmed écrit particulièrement bien c'est dans l'usage de personnages secondaires, Nenoeil passe d'outil scénaristique à vrai personnage, Raava a un petit côté Drax mais c'est agréable et Creel est un personnage parfaitement écrit, véritable héro tout le long du récit. On appréciera également de retrouver le fils de Black Bolt et de voir que le souverain des inhumain est bien plus travaillé qu'on ne pourrait le croire.
On a un vrai développement fait sur le personnage, le montrant face à des horreurs mais aussi des choix tragiques le conduisant à réfléchir sur ce qui fait de lui un roi, mais aussi un être vivant.
Le point fort du personnage se trouve être dans son développement. Mais cependant on notera que bien d'autres personnages sont centraux et que c'est bien les personnages secondaires qui obtiennent le titre de réels héros dans ce comics.


On notera aussi un très bon travail de Christian Ward qui oscille vers un cosmique assumé sur le plan visuel. Sans jamais être pour autant dans le véritable psychédélique, le comics assume bien sa personnalité unique.
On regrettera cependant le manque de développement du méchant qui avait tout pour être passionnant, on aurait également voulu plus de lien avec l'univers Marvel quand celui-ci fut reconnecté à Black Bolt. Enfin, sans être un indispensable, sans prétendre changer l'histoire, le récit est une vraie belle histoire avec de très beaux passages fortement marquants.

mavhoc
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le 8 sept. 2019

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