La présence du nom de Tronchet sur un album de bandes dessinées est un argument amplement suffisant à mes yeux pour le lire. *Footballeur du dimanche* n’a donc pas échappé à cette règle que je me suis fixé. La perspective de voir ce brillant auteur se plonger dans l’univers des sportifs amateurs du dimanche remplissait de joie mon cœur de lecteur. La capacité de Tronchet de conter les destins des gens du quotidien avec amour et finesse n’est plus à démontrer. La quatrième de couverture nous offre la mise en bouche suivante : « Le football du dimanche, c’est le foot dans sa pureté… Il se joue avec des maillots dépareillés dans la rue ou dans la boue et pour une seule raison : le bonheur de taper dans le ballon ! On joue comme on est : le foot est un formidable miroir de nous-même et de la société. »
La structure du livre m’a surprise en la découvrant. En effet, chaque planche s’avère indépendante. Chacune présente un aspect caractéristique de ces footballeurs du dimanche. J’appréhendais que ce découpage empêche Tronchet de développer son art de la narration habituel. En effet, l’auteur prend souvent le temps d’installer les situations et les protagonistes. Le fait de devoir condenser ses anecdotes en une planche risquait, à mes yeux, de modifier le rythme habituel de la lecture. Néanmoins, le changement n’est pas nécessairement une mauvaise chose. La richesse naît de la différence…
La lecture est agréable. Tronchet a un vrai talent pour décrire des situations a priori insignifiantes. Il met en lumière des constats sur lesquels on ne s’est jamais questionné. C’est léger et sympathique. Il y a une belle constante dans la qualité tout au long de l’ouvrage. Néanmoins, comme je le supposais, *Footballeur du dimanche* est un album divertissant mais qui ne possède pas l’ampleur que j’espérais avant d’en découvrir les enjeux.
L’auteur est bienveillant avec ses héros. Il voit toute cette communauté sous le bon angle : celui de la convivialité et de la richesse humaine. Je dois bien dire que le côté très gentillet du propos m’a empêché de rentrer pleinement dans ma lecture. Le monde des Bisounours ne m’a jamais fait succomber à ses charmes. La découverte de ce petit monde reste malgré tout agréable. Les personnages sont touchants. Se plonger dans les petits plaisirs de la vie n’est jamais un moment désagréable…
Vous l’aurez compris, je n’ai pas complètement succombé aux charmes de cet album. Il est sympathique, divertissant mais ne m’a pas emporté. Il est possible que cela soit dû en grande partie à mes attentes qui étaient peut-être inadaptées au projet de l’auteur. Néanmoins, cela ne m’empêche de reconnaitre une nouvelle fois le talent de Tronchet qui transpire de chacune de ses planches. Son trait accompagne merveilleusement le ton de son propos. Je conseille cette lecture à tous les footballeurs du dimanche auxquels ce bouquin est véritable hommage plein d’amour…