"Fraise et Chocolat" — c’est-à-dire « par devant et par derrière » —, c’est l’énumération laborieuse, par une jeune dessinatrice, de pénétrations en tous genres, plus ou moins acrobatiques et entrecoupées de scènes de vie quotidienne. Ça se veut léger et libéré, mais ça manque considérablement de modestie, car les vagues touches d’auto-dérision ne sont là que pour donner le change.
Pour qu’une (auto)biographie soit réussie, il faut une proposition en termes de contenu, à la façon des « Vies » de grands hommes, ou de style, à la façon de textes de Pierre Michon ou de Marcel Schwob — ou, encore mieux, l’alliance des deux, façon Casanova. Or, ni la vie — en l’occurrence sexuelle — d’Aurélia Aurita, ni son trait insipide à force de se vouloir naïf, ne présentent d’intérêt, sinon peut-être pour elle-même.
Dans le mythe antique, c’est son visage que Narcisse contemple.