Freak Angels par Ninesisters
Synopsis plutôt mystérieux, vous ne trouvez pas ? Un mélange de fantastique et de post-apocalyptique, personnellement, cela m'attire assez. Mais ne vous méprenez pas : ce qui m'a poussé à me lancer dans Freak Angels, c'est moins son synopsis que le nom du scénariste sur la couverture, le stakhanoviste de la BD anglo-saxone, j'ai nommé Warren Ellis. J'ignore vraiment comment il fait pour écrire autant de séries simultanément ; et le plus effrayant chez lui, ce n'est pas tant la quantité de sa production que la qualité de celle-ci. Cet homme a écrit quelques-unes des plus belles pages du comics modernes, avec des œuvres aussi cultes que Planetary ou Transmetropolitan, et même s'il lui arrive d'être un peu moins bon – comme sur les trop concis Black Summer et No Hero – son nom reste indubitablement signe de qualité, et me suffit amplement pour me lancer dans une nouvelle lecture.
Dans le cas de Freak Angels, il ne déçoit pas. Ou tout du moins il ne m'a pas déçu, c'est là tout ce qui m'intéresse. Au début, le côté fantastique des personnages étonne un peu voire même déroute, mais l'ensemble prend très vite forme, et je me suis véritablement laissé embarquer par l'histoire. Concrètement, celle-ci nous narre le quotidien des Freak Angels, entre les attaques de quartiers moins favorisés qui veulent s'adonner au pillage, les évidents problèmes de survie et de ressources, et – en plus – les contraintes spécifiques aux Freak Angels, sachant que – comme indiqué plus haut – ils possèdent tous des domaines de prédilection, mais aussi des personnalités compliquées qui peuvent parfois représenter une menace pour l'ensemble de la communauté ; il va sans dire que peu d'habitants de Whitechapel connaissent l'existence de leurs pouvoirs, et encore moins de ce qui s'est passé le jour où ils ont voulu les utiliser simultanément...
A la lecture, le résultat est très agréable. Le premier volume s'intéresse à la découverte de l'environnement, le second permet de finir de faire le tour des Freak Angels (hormis Mark), et le troisième met le groupe face à de nouvelles difficultés, le rendant tout aussi intéressant que les précédents tomes, mais aussi plus passionnant. Si vous accrochez à l'ambiance du premier tome et à son lot de mystères, alors vous adorerez la suite, cela ne fait aucun doute pour moi. Et vous n'avez même pas besoin d'acheter le volume en question, puisqu'il est disponible légalement sur la toile.
Je me montrerai légèrement plus dubitatif concernant le dessin, en particulier au niveau de la colorisation. Mais c'est surtout que cela change de ce que je lis le plus souvent en comics ; je trouve que nous nous y faisons rapidement.
Pour résumer : Freak Angels est une excellente série, qui possède en plus l'avantage de pouvoir être découverte sans toucher à son porte-feuille. Donc vous n'avez aucune raison de ne pas lui donner sa chance, et elle le mérite.