Un « prout » au détour d’une case : c’est bon le quota est atteint, nous sommes bien du côté de chez Taiyo Matsumoto ! Avec Frères du Japon c’est le retour par chez nous d’un recueil d’histoires courtes, légèrement modifié, qui déploie une bonne part de l’univers du mangaka dans les années 1990.
On y retrouve des enfants. Ceux qui ne veulent pas grandir et qui, même passés les 30 ans ont toujours un corps d’enfant. Ils ne sont pas malades comme Miquella a priori et n’ont pas les mêmes projets. Ils veulent juste voir ce qui se passe de l’autre côté de la Terre ou du quotidien. Un autre enfant parle de la mort. Nouvelle version d’un Socrate obnubilé par le terme de la vie. Cet enfant qui a des pensées trop adultes pour son âge craint la nuit. Peur du noir, de disparaître sans laisser de traces ou alors une simple chaussure…
Les adultes sont aussi de la partie. De tous âges, fréquentant des milieux peu recommandables ou senior patenté, en train de s’entretuer ou d’essayer d’aimer. Pas facile d’être un enfant ni un adulte. Surtout quand on aime un crocodile. L’amour a ses raisons que la prédation ou l’origine des espèces ignorent. Depuis quand l’amour devrait-il se limiter aux êtres humains ? Aime ton prochain même s’il n’est pas humain est-ce un scandale ?
Et puis il y a les à-côtés : des paysages hors du réel que nous connaissons, des animaux fantastiques ou jamais aperçus, une baleine qui vole dans le ciel. On croise même des animaux à motos jouant un remake de dernière course, en forme de lutte finale, qui se termine moins tragiquement que le Rollerball.
Enfin le verbe vint. Entre propos cryptiques, perchés ou trop saugrenus pour paraître rationnels, bien des personnages de ce recueil ne rentrent pas dans les cases. Ils n’en ont sûrement nullement envie.
Si un tout petit nombre de coquilles peuvent être repérées on regrette surtout le fait qu’aucune date ne soit indiquée concernant la parution de ces histoires. C’est quand même dommage, surtout en 2025 quoi. Un effort s'il-vous-plaît ! (- 1 point)