Avec Futures End, Urban Comics nous propose la deuxième série hebdomadaire de DC Comics, après Batman Eternal. Cette fois-ci, nous faisons un bond dan le temps, trente-cinq ans exactement, pour assister à l’horreur d’un futur apocalyptique ! Si j’espère que ce premier tome sera tout aussi innovant et surprenant que le premier volume de Batman Eternal, j’espère vraiment que le second ne sera pas dans la même continuité que celui du justicier de Gotham. Le soufflé retombant violement et méchamment d’un coup…
Trente-cinq ans dans le futur : le satellite l'Œil devenu indépendant a mis sous sa coupe la quasi-totalité des super-héros, modifiés en cyborgs implacables. Les derniers justiciers encore libres mènent une résistance désormais futile et succombent les uns après les autres. Le dernier espoir réside dans le jeune Terry McGinnis, le successeur de Bruce Wayne en tant que Batman, téléporté dans le passé pour empêcher l'émergence de cette menace. Mais ce dernier arrive cinq ans trop tard...
(Contenu : Free Comic Book Day New52 Futures End, New52 Futures End #1-12)
Nous sommes, donc, trente-cinq ans dans le futur. Et soyons clair et net ce futur ne fait absolument pas envie. L’Œil, une machine, un satellite ayant acquis sa propre conscience (on dirait du Terminator), a pris le contrôle, au sens propre du terme, de nos super-héros, devenus des monstruosités hybrides entre la chair et la machine. Il reste bien une poignée de super-héros qui tente de résister, tant bien que mal, à l’Œil, mais la finalité semble toujours la même, l’assimilation. Un seul héros semble chercher un autre moyen de battre ce satellite despote, il s’agit bien entendu de Batman, qui a repris le costume pour aider Terry McGinnis, son successeur, et décide de remonter le temps afin d’empêcher l’arrivée de l’Œil ! (on dirait encore du Terminator)
Malheureusement, Batman ne pourra accomplir sa mission, et c’est Terry qui est envoyé dans le passé, mais la machine ayant été calibré pour Bruce, Terry se retrouve trente ans dans le passé, au lieu des trente-cinq prévus ! A partir de là de très nombreuses intrigues, toutes réussissant à captiver l’attention, et à la retenir, se mettent en place. Et c’est surtout, un bond de cinq ans dans le futur, par rapport à notre continuité, qu’il faut assimiler. On arrive assez vite à comprendre le statu quo du moment, mais beaucoup, beaucoup de questions se posent, et les réponses ne sont pas vraiment là, donnant un petit goût de « j’en veux plus » à la lecture.
La première chose c’est la place et l’importance de Mister Terrific ! Personnage public adulé, offrant de la très haute technologie au commun des mortels à travers Terrifitech, une entreprise qui fait de l’ombre à Lexcorp ou Wayne Entreprises. Mais difficile de savoir si ce personnage est bon ou méchant, personnellement mon avis est arrêté et je ne peux pas le voir en peinture, et quand on connaît ce qu’il se passe à l’époque de Terry McGinnis, difficile de ne pas le considérer plus comme un Lex Luthor encore plus dangereux que comme un héros. Et le pire dans tout cela, c’est que Terry arrive à cette époque, avec la carcasse d’un des cyborgs du futur…
Tim Drake ne s’appelle plus Tim Drake et cela intrigue Lois Lane, lancée sur sa piste par un mystérieux individu, avec de drôles d’indices. Superman cache son visage avec un casque, une violente guerre avec Earth-2 a eu lieu, Firestorm se sépare suite à un drame, des funérailles pour un super-héros tombé…
Stormwatch se fait littéralement exploser et c’est au S.H.A.D.E., qui récupère Frankenstein au passage, d’aller mener l’enquête au fin fond de l’univers grâce à Atom Enfin, Cadmus, possède une petite île sympa, si ce n’est qu’elle est gardée, férocement, par une armée d’O.M.A.C. agressifs, et que de très nombreuses Merveilles d’Earth-2 y sont détenus. Et au début de notre histoire, Cadmus met la main, de façon violente, sur Grifter afin de le forcer à travailler avec Slade Wilson et une sale gamine qu’il vaut mieux éviter d’embêter.
Comme je vous le disais, beaucoup d’axes de lecture, beaucoup de protagonistes et même si cela est un peu confus, au départ, la faute à un trou de cinq ans durant lequel une guerre assez douloureuse et marquante a eu lieu, il faut donc réussir à se plonger dans cette époque, et attendre que les réponses nous soient données au compte goutte, malheureusement.
Mais la tension ne cesse de monter, les intrigues deviennent de plus en plus passionnantes, on est pris petit à petit dans toutes ces histoires, et de façon surprenante, car ce ne sont pas des têtes d’affiche, les personnages sont très vite attachants, intéressants. Et même des personnages comme Mister Terrific qu’on aime à se demander s’il est gentil ou méchant. Les différents scénaristes (Brian Azzarello, Jeff Lemire, Dan Jurgens et Keith Giffen) réussissent à alterner d’une intrigue à l’autre, toujours en faisant en sorte que l’une n’étouffe pas l’autre, toujours en prenant soin de nous surprendre, de rester sur un cliff nous tenant en haleine.
Graphiquement, pour une fois, le cumul d’artistes (sept tout de même !) n’est pas préjudiciable à la lecture. L’unité graphique est là, les artistes œuvrent un peu dans le même style, la même catégorie, et si on retire Ethan Van Sciver, il faut bien reconnaître que la qualité est assez moyenne. Rien de transcendant, mais rien de moche non plus. Ce qui fait peur, c’est que dans ce genre de récit, généralement, la qualité baisse avec le temps, alors si on commence avec des dessins moyens, j’ai peur pour la fin…
Bref, à l’instar de Batman Eternal, ce premier tome de Futures End fut une véritable bonne lecture. Un vrai plaisir. Tellement d’intrigues, de personnages et de questions, que j’attends ce tome deux avec une très grande impatience, en espérant ne pas être déçu comme pour Batman Eternal, qui n’a pas su garder le niveau de par ce rythme, exigeant et compliqué, de publication.