Ce quatrième tome de Futures End est le dernier pour cette énorme saga hebdomadaire. Si j’ai apprécié la lecture des trois premiers, le précédent tome un peu avare en véritables avancées significatives des intrigues et le mauvais souvenir du dernier tome de Batman Eternal (même mode de publication) me font quelque peu trembler à l’amorce d’entamer ce dernier pavé.
Depuis son voyage dans le temps, Terry McGinnis s'est habitué à vivre dans un monde débarrassé de la tyrannie de l'Œil. Il a même noué des liens avec Plastique, une apprentie criminelle, décidée à rentrer dans le droit chemin. Mais l'attaque de l'hybride Batman/Joker venu du futur rappelle à ce « Batman de demain » sa terrible mission : empêcher son funeste avenir d'exister.
(Contient : Futures end #36-48)
En entamant ce quatrième tome, Brian Azzarello, Jeff Lemire, Dan Jurgens et Keith Giffen nous avaient emmenés sur pas moins de quatre intrigues !
Tout d’abord, la principal, avec la présence de Terry McGinnis, cinq ans dans notre futur, trente ans dans son passé, là pour empêcher Mister Terrific et Batman de créer l’Œil, un satellite qui va devenir indépendant et détruire l’humanité (rien que cela ! Oui on s’en l’inspiration de Terminator !), malheureusement ce voyage dans le temps ne l’a pas amené à la bonne époque…
A cette époque, l’Œil est déjà en activation, il n’en est, certes, qu’à ses balbutiements, mais cela est déjà suffisant pour être une menace.
A côté de cela, Cadmus, une organisation peu recommandable, fait des expériences et malmène les rescapés d’Earth-2 sur une île protégée par des O.M.A.C. ! Mais l’île devient la première cible de l’Œil, et les survivants, suite à l’action de Green Arrow, se comptent sur les doigts d’une main, dont Grifter, Lana Lang et l’effroyable (mais kiffante) Fifty Sue !
Après un voyage dans l’espace, Frankenstein se meurt, et Améthyste fait tout pour sauver son ami (si ce n’est plus que cela à ses yeux…).
La nouvelle Firestorm tente de dompter ses nouvelles capacités, notamment face à un docteur Polaris des plus amères. A côté de cela, Cal Corcoran/Tim Drake va devoir replonger, malgré lui, dans tout cela.
Enfin, Superman est de retour, il a fini par se laisser convaincre, par Constantine, de l’utilité de son retour.
Très rapidement, et sans que l’on s’en rende vraiment compte à la lecture, des intrigues sont vite expédiées ! Améthyste ramène Frankenstein au château qui a vue sa naissance, Fifty Sue se découvre une famille et une mère avec un super, mais terrifiant, pouvoir. Firestorm se fait à ses pouvoirs et le docteur Polaris se blasphème lui-même.
Néanmoins, ces conclusions sont bien amenées, bien écrites et proposent quelque chose de cohérent avec les intrigues en elles-mêmes.
Vous aurez compris, le gros de ce tome se concentre sur la menace de l’Œil et le final tragique qui en découle ainsi que le retour de Superman pour contrer la menace de Brainiac qui se révèle, véritablement, pour la première fois !
Ce dernier, démesurément énorme, est bien décidé, enfin, à s’accaparer un morceau de notre bonne vieille planète pour sa collection. Heureusement, cette arrivée coïncide avec le retour messianique de Superman ! Le combat est titanesque et la League retrouve son lustre d’antan, même si les tensions restent palpables !
Les scénaristes jouent d’ailleurs avec nos nerfs, cars les événements, durant ce bond de cinq ans et qui ont conduit à la situation actuelle, ne sont que survolés. Histoire d’happer le lecteur et de le laisser s’enrager tout seul.
Bien entendu, si la menace Brainiac est énorme, elle n’est point la principale. L’Œil, point de départ de cette saga, en est également sa conclusion, et tous les acteurs de cette maxi-série hebdomadaire convergent tous vers le même point pour empêcher le futur apocalyptique de Terry McGinnis de se concrétiser. Mais peut-on jouer, ainsi, avec le temps et le futur ? Sacrifices tragiques, action à gogo, rebondissements de dernière minute, les quatre scénaristes de Futures End concluent de bien belle manière cette saga, sans fausse note au final. Un excellent divertissement.
Graphiquement, avec ce dernier tome, nous avons le droit à une véritable chute du niveau graphique. Une fois Scott Eaton et Patrick Zircher passés, on nous balance du mauvais, du très mauvais ou de l’inconnu pour terminer le travail. C’est fort dommage et surtout cela donne l’impression que l’on se souci peu du lecteur.
Bref, au final, Futures End aura été une très bonne lecture. Des intrigues sympas et prenantes, un contexte futuriste, pas si lointain, permettant de s’affranchir de la continuité et de titiller le lecteur, des histoires menées à leur terme, que demander de plus ? Une vraie bonne saga sans prise de tête et divertissante.