Nous sommes en 2023 et ça y est, Garden a fleuri en VF ! Ce recueil d’histoires courtes d’Usamaru Furuya, traduit par Léopold Dahan, vient secouer le cocotier comme il faut. Vous ne verrez plus votre jardin de la même manière…
Soyons honnêtes : le jardin ne tient pas le premier rôle dans tous les récits. Il est parfois central, parfois plus anecdotique, il aurait parfois même des allures de passager clandestin… Ce qui se donne à voir c’est donc le talent avec lequel l’auteur reprend des références artistiques (on a bien une version furuyenne de l’Île des morts ?) pour mieux les réinterpréter ou casser complètement l’ambiance par les propos que les personnages tiennent (on avait déjà pu en avoir un aperçu Palepoli). Oui, on rit dans Garden, même quand ça devient trash. Surtout quand ça devient trash oserait-on ajouter…
Il y en aura pour tous les goûts : le jardin des Délices, une amitié placée sous le signe de la domination, des alchimistes que n’apprécierait pas Edward Elric, le huis clos sauce Bacon… et puis il y a Petite Emi. Le récit pour lequel l’auteur consacre plusieurs lignes à expliquer son origine en fin d’ouvrage et ajoute encore quelques phrases datées de janvier 2023.
Je n’ai pas envie de dire de quoi il traite car ce serait le dénaturer. C’est un « traitement de choc », un chaos qui vous attrape pour mieux vous éparpiller façon puzzle. Si je devais le résumer par une équation ce serait : Jirô Matsumoto + l’armée des 12 singes + Le Petit Chaperon rouge = Petite Emi. Rien que ça oui.
Alors quand U. Furuya nous dit qu’il a l’impression de devoir dessiner la suite « afin d’expliquer ces pulsions intérieures » on a envie de le suivre et, surtout, de lui suggérer qu’un passage par la France pourrait servir de détonateur pour libérer « le magma des pulsions » qu’il a en lui…