Gatsby et sa couverture magnifique
"Gatsby? Quel Gatsby?" demandait Daisy dans le célèbre roman de F.Scott Fitzgerald.
Et bien moi, c'est du Gatsby de Melchior-Durand et de Bachelier dont j'ai envie de parler aujourd'hui. Car ce Gatsby n'est pas n'importe quel Gatsby. C'est avant tout une couverture sublime ayant ardemment attiré mon regard depuis l'autre extrémité du Gibert joseph de mon quartier. Une suavité atmosphérique aux allures picturales et magiques, voilà ce que m'évoque cette couverture. Un savant jeu de couleur qui mêle lumière et mouvement tout en simplicité. C'est ainsi un petit chef d'œuvre que j'ai eu l'impression de contempler lorsque j'ai enfin pu m'en emparer. Cependant (pour employer un dicton bien connu, ça ne fait de mal à personne) je me rappelais que l'habit ne fait pas le moine. C'est donc avec méfiance que j'ai commencé à parcourir les premières pages avec la peur d'être déçue (plusieurs antécédents au compteur). Mais heureusement, et pour mon plus grand plaisir, le contenu était à la hauteur du contenant. Gatsby le magnifique, c'est 90 pages de bonheur visuel. On y distingue des ambiances rose, jaune ou bleu qui varient avec la lumière, une sorte de langueur qui accompagne le récit et un trait qui le sublime!
Mais la beauté des illustrations n'est pas l'unique atout de cet album. Une trouvaille intéressante vient renforcer l'intérêt du récit, qui sinon manque un peu de profondeur par rapport au roman dont il est tiré. Cette trouvaille, c'est celle de l'actualisation de l'histoire que voulais nous raconter en son temps le vieux Scott. Au lieu de se dérouler dans la New York des années 1920, l'histoire est transplantée dans ce qui pourrait en représenter son équivalent actuel: Shanghai, la ville la plus jeune et dynamique de cette nouvelle puissance qu'est la Chine.
C'est donc une expérience intéressante que de se plonger dans ce Gatsby revisité, qui garde malgré tout une grande authenticité sublimé par des illustrations qui laissent rêveur.