Wormwood ("absinthe" dans la langue de Molière) est affable, cynique et un tantinet porté sur la boisson. Mais voilà, Wormwood n'a rien du quidam lambda: c'est un asticot pluri-millénaire originaire d'une autre dimension, habitant des cadavres.
Son passe-temps favori se résume à traverser l'existence en narrant d'improbables anecdotes historiques et en résolvant des enquêtes policières trempant un chouïa dans le paranormal. Lesquelles impliquent en général des démons, des extraterrestres belliqueux et autres saloperies tentaculaires.
Dans cette noble tâche, il est secondé par Mr Pendulum, un cyborg chatouilleux du fusil à pompe, goûtant peu le sarcasme et le fait que son maître ne l'ait pas pourvu d'organes génitaux.
Viendra ensuite le rejoindre Phébée, garde du corps à qui on ne la fait pas au vu de ses pouvoirs. Elle est vaguement dégoûtée au premier abord par Wormwood, mais elle s'y fait vite. C'est son job après tout.
Cette charmante équipe prend régulièrement ses quartiers dans le tripot de Medusa, tenancière revêche et ancienne amante de Wormwood. Cette dernière n'apprécie ABSOLUMENT pas qu'on vienne foutre le dawa dans son établissement. En même temps, je sais pas vous mais moi je criserais un peu si une bande de branquignoles venaient à perturber le bon fonctionnement de mon bar à striptease-portail dimensionnel.
Vous l'aurez compris, Wormood,Gentleman Zombie est une série requise pour quiconque a besoin de son shoot quotidien de wtf. On peut très bien assister d'un tome sur l'autre à une chasse à la Reine des lépréchauns pour annuler une foutue malédiction ou à l'évocation de souvenirs de lycée avec le démon majeur Moloch pour le dissuader d'anéantir notre plan d'existence.
Le dessin de Ben Templesmith est magnifiquement travaillé et serait une petite merveille de pure perversité s'il n'était pas enrobé de tant d'humour noir. Éviscérations, décapitations, tripes et jets de sang...Du grand art. Les contrastes lumineux/obscurs sont eux aussi à souligner.