C'est bien marrant. Je m'y attendais pas.
Ce qui est dommage, c'est que ce soit si foutraque, si décousu ; un fil conducteur aurait permis de mieux structurer. Peut-être qu'on aurait eu moins d'anecdote sur Gérard, mais au moins il y aurait eu une narration. D'ailleurs le passage d'un chapitre à l'autre est toujours très brutal. Pour ce qui est des anecdotes, c'est heureusement du très bon, Sapin n'ayant pas peur d'égratigner le monstre (en même temps c'est lui-même qui l'a demandé). Le portrait est quelque part touchant. Ce qui marque le plus, c'est l'évolution silencieuse de leur relation : sur le début, il y a une forme de méfiance de la part de Gérard, sur la fin, la confiance est telle que Gérard s'en remet directement à Matthieu en cas de doute.
Le graphisme n'est pas très 'beau', mais il est brut et juste. Certaines annotations sont chaotiquement disposées, ce qui parasite un peu la lecture d'une vignette, mais globalement on voit tout ce qu'il faut voir. Dommage qu'il n'y ait pas plus de pages du carnet, ç'aurait pu amener une respiration, par exemple, entre chaque chapitre. Les couleurs sont bien choisies : certaines vignettes comportent trop de détails et l'auteur a tendance à tout mettre sur le même plan, les couleurs permettent ainsi de mieux comprendre ce qu'il se passe, de mieux situer les personnage mais aussi de ne pas perdre du texte (qui pourrait facilement passer inaperçu dans cet amas de traits).
Bref, ça se lit franchement bien.