Gokurakugai
6.7
Gokurakugai

Manga de Yūto Sano (2022)

Un manga intéressant mais classique... beaucoup trop classique !

Alma et Tao travaillent en binôme dans un bureau de "résolution des problèmes" au sein du quartier de Gokurakugai, sorte de mixte entre quartier des plaisirs Tokyoïte et ruelles d'inspiration chinoise. Leur mission : proposer des services à tout faire contre rémunération. Mais ce n'est qu'une façade, car à la nuit tombée, ils combattent les Maga, des être surnaturels particulièrement puissants, au point qu'Alma soit amené à utiliser ses capacités en sommeil pour leur faire face.


Et ces quelques lignes suffisent à résumer l'intrigue de Gokurakugai d'après la lecture de ce premier tome sorti le 22 juin 2024. Ce n'est pas forcément un reproche : Bleach lui-même pourrait être résumé de manière très similaire après lecture de son premier volume.

Cela dit, cela permet de rappeler que ce titre de Yuto Sano est un manga shônen d'action et qu'il respecte, pour le coup, tous les codes du genre... peut-être même un peu trop.

Car, si le trait est réussi et l'environnement du quartier de Gokurakugai est aussi inspiré qu'inspirant, happant le lecteur dans un univers captivant, le reste est tellement vu et revu dans d'autres manga du même genre qu'on croirait que le scénario a été écrit par ChatGPT : les deux protagonistes principaux sont constitués d'un jeune fougueux aux capacités de combat élevée et d'une personne "badass" qui est son mentor/partenaire à qui il doit beaucoup, ils combattent des êtres surnaturels avec les mêmes capacités qu'eux, puisqu'Alma est à moitié Maga lui-même, ces dernières sont d'ailleurs scellés et ils doivent être activés pour être utilisé ce qui donne une sorte de "mode boost" au personnage (genre transformation en super sayien, ou libération de son sabre)... Même le character design est un classique du genre : Alma, le jeune fougueux, a les cheveux en bataille et des dents pointues avec un oeil démoniaque quand il libère son pouvoir, et Tao est l'archétype japonais du badass, avec toujours la même expression faciale, le regard sombre et la clope au bec.


Les personnages secondaires ne sont pas en reste, on retrouve, comme souvent, la petite serveuse du restaurant où ils ont leurs habitudes, un QG dans lequel ils se rendent pour se ravitailler et où ils y croiseront un intendant et un médecin, et un informateur qui est, lui, le cliché même du vendeur de service difficile en affaire mais potentiellement gentil avec les héros, allant jusqu'à être très taquin voire collant avec Tao, un classique de la comédie dans les manga shônen.


Bref, ce premier tome de Gokurakugai est plutôt perturbant : d'un côté, l'histoire est très facile à lire, et on plonge facilement dedans. Mais de l'autre, elle est un tel condensé de ce qui a déjà été écrit ailleurs que ça laisse un peu perplexe.


Il y a bien des tentatives d'écrire une intrigue qui tient le lecteur en haleine avec des mystères ci et là. On en retient deux : d'abord, le fait qu'il y a des morts curieuses, et le tome 1 se termine sur l'apparition d'un possible antagoniste... mais là aussi, c'est quelque chose déjà vu ailleurs.

Ensuite, on note que Tao est à la recherche de quelqu'un... mais le souci, c'est qu'on a tellement eu peu l'occasion de découvrir ce personnage autrement que par le cliché qu'il représente du partenaire au look badass qu'on en devient indifférent.


Sur bien des abords, Gokurakugai n'est pas dénué de saveurs, mais il ne présente aucune surprise et aucune originalité profonde dans le déroulé de son scénario. On pourrait même en prédire que le titre introduira un antagoniste humanoïde à la tête des Maga pour une raison ou une autre, qu'Alma apprendra à mieux contrôler son pouvoir pour face face à quelqu'un qui sera comme lui mais plus fort, peut-être même qu'il découvrira qui est son père, et si on avait été dans les années 90, il aurait même participé à un tournoi d'arts martiaux.


Pika semble miser sur ce manga, eu égard au succès qu'il a eu au Japon. Je reste assez surpris qu'un tel manga ait pu être sérialisé, mais je suppose que rester classique fonctionne dans le pays du soleil levant, et qu'il a ensuite été très bien vendu auprès des éditeurs français. Mais je ne le vois pas devenir un hit en puissance, car il ne se démarque en rien de ce qui s'est déjà fait avant. J'attends tout de même le tome 2 pour voir si ma première impression est bonne ou erronée.

Alteo
5
Écrit par

Créée

le 25 juin 2024

Modifiée

le 25 juin 2024

Critique lue 39 fois

Alteo

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