Christian Rossi est un dessinateur au réalisme incroyable.
Il suffit de se référer aux traits d'œuvres réalisées précédemment, telles que W.E.ST. ou encore Le cœur des amazones.
Pour autant, il a la fâcheuse habitude de réaliser lui-même le scénario. Là aussi, Le cœur des amazones est le parfait exemple des limites de l'exercice quand ce n'est pas le point de force du dessinateur.
Golden west souffre des mêmes lacunes : les dessins ont des difficultés à occulter le manque de profondeur de l'ouvrage :
- les protagonistes sont abordés de manière superficielle (y compris les ambitions et moteurs de Geronimo),
- la narration s'attarde sur des scènes d'action pendant 2/3 du livre alors que la conclusion s'avère brutale et totalement déconnectée du reste de l'ouvrage.
A l'arrivée malgré ces faiblesses, l'ensemble reste de très bonne facture :
- l'histoire est prenante comme un bon vieux western,
- la mécanique des rebondissements fonctionne,
- les lecteurs se rendront même peut-être coupables de curiosité (comme moi) concernant Geronimo, certains épisodes de la BD ayant valeur historique.
Bref, dans Golden West, Christian Rossi nous fait profiter de son savoir faire de dessinateur pour nous transporter dans l'Ouest américain malgré une narration inconstante.