Grands froids, le tome 17 de Sillage, c’est un peu comme un frisson d’hiver : ça pique, ça intrigue, mais ça manque parfois de chaleur pour vraiment te tenir captif. Jean-David Morvan et Philippe Buchet nous embarquent dans une aventure qui mélange enquête mystérieuse et climat glacial, mais où l’histoire patine un peu sur la glace.


L’histoire suit Nävis dans une mission de routine (évidemment rien n’est jamais "de routine" avec elle) sur une planète où les températures flirtent avec le zéro absolu et où les ennuis surgissent comme des stalactites. L’intrigue démarre sur des bases solides : une atmosphère pesante, un contexte politique tendu, et quelques pistes intrigantes. Mais au fil des pages, l’histoire semble ralentir, comme si le froid s’était infiltré dans le rythme narratif.


Le scénario de Morvan tente de jongler entre des thèmes sérieux — la survie, l’éthique, la politique galactique — et des moments plus légers. Mais ce mélange donne un résultat inégal : certains passages accrochent, tandis que d’autres manquent de mordant. L’enquête, qui aurait pu être palpitante, se perd parfois dans des détails ou des dialogues qui cassent la tension.


Graphiquement, Philippe Buchet reste fidèle à lui-même. Les décors glacés sont splendides, les créatures extraterrestres toujours aussi inventives, et Nävis a cette présence magnétique qui capte l’attention. Mais même si les visuels tiennent la route, ils peinent à compenser un récit qui aurait eu besoin d’un peu plus d’urgence ou de danger palpable.


Les personnages secondaires apportent de la texture, mais restent en retrait, comme figés dans ce décor glacial. Quant à Nävis, son caractère bien trempé et ses éclats d’humanité sont toujours plaisants, mais on sent qu’elle est un peu en pilotage automatique dans cet épisode.


En résumé : Grands froids est un tome visuellement impressionnant, qui maintient la richesse de l’univers de Sillage, mais qui manque de souffle dans son intrigue. C’est une aventure qui fait le boulot sans transcender, un peu comme un hiver qui passe sans tempête mémorable. Une lecture agréable pour les fans, mais qui ne fera pas fondre les nouveaux lecteurs.

CinephageAiguise
7

Créée

le 28 nov. 2024

Critique lue 2 fois

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur Grands froids - Sillage, tome 17

Grands froids - Sillage, tome 17
Apostille
8

Navïs change de peau...

Après un petit intermède rafraîchissant qui a suivi le tome 16 -je parle de Navïs premières armes- voici que revient notre talentueux duo pour une nouvelle aventure plus fraîche encore. Navïs revient...

le 12 oct. 2014

4 j'aime

5

Grands froids - Sillage, tome 17
belgandhi
7

Sa place est dans un musée!!!

Chère nävis Loin de moi l'idée de commencer cette lettre par des réprimandes, mais quand même : QUE DIABLE ALLAIS TU FAIRE EN CETTE GALERE ? Tu le savais que Tri-JJ n'était pas une planète pour...

le 5 oct. 2014

4 j'aime

1

Grands froids - Sillage, tome 17
lhomme-grenouille
5

Au bon souvenir d’un bonheur lointain…

Ah la planète Trululujj… Je m’en souviens encore… C’était lors du tome 3. Les débuts de mon exploration de « Sillage ». A cette époque là je me souvenais que j’avais encore beaucoup d’espoir pour...

le 15 mars 2021

2 j'aime

Du même critique

Astérix le Gaulois - Astérix, tome 1
CinephageAiguise
7

Quand tout a commencé avec une potion magique, des baffes et un centurion

Avec Astérix le Gaulois (1961), René Goscinny et Albert Uderzo posent les bases d’une saga légendaire, où les baffes volent aussi vite que les sangliers passent à la broche. Ce premier opus, bien que...

il y a 5 jours

2 j'aime

Le Jeu de la mort
CinephageAiguise
8

Quand la survie devient un art du spectacle

Le Jeu de la Mort, c’est comme si Battle Royale avait pris un cours de showbiz et décidé que la survie, c’est bien, mais avec du drama, c’est mieux. Cette série de TVING plonge ses participants – et...

le 20 nov. 2024

2 j'aime