Je connaissais Manu Larcenet pour sa BD humoristique (tout est relatif, mais c'est l'idée) Le Retour à la Terre. Alors quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai découvert Blast, de réaliser que oui, cet auteur est capable de tout. Et en l’occurence du meilleur dans le pire.
Blast, c’est l’histoire de Polza, qui se retrouve en garde à vue dès le début de cette histoire. Accusé d'on ne sait pas vraiment quoi, ce qu’il raconte aux deux policiers qui l’écoutent va nous permettre de remonter dans le temps afin d’élucider cette histoire.
Polza est gros. Et ce n’est pas un détail. Polza est énorme. Repoussant. Immonde. Polza nous dégoûte, mais c’est pourtant son histoire qui nous intéresse, et que nous vivons à travers son regard. Et peu à peu, l’empathie s’installe, nous envahit, et ne vous quittera plus.
Il ne rentre pas dans le moule de la société, littéralement. Alors, après la mort de son père, Polza prend le large et décide de vivre seul, en pleine Nature. Retour à l’état sauvage. C’est alors qu’il découvre le Blast, cette sensation absolument indescriptible qui vous rend léger, qui fait flotter ce corps d’une lourdeur infinie, lui enlève son poids, le libère.
Polza est fou. Nous le savons. Mais pourtant, c’est son regard qui prime sur le nôtre. Nous le suivons, nous l’acceptons, nous prenons ses yeux sur le monde. Et le monde n’est pas beau.
Blast, c’est une histoire ultra-violente, portée par un graphisme époustouflant où les aplats d’un noir sublime cohabitent avec des dessins d’enfants. Blast, c’est dramatique, c’est époustouflant, jamais pathétique. C’est un chef d’oeuvre visuel autant que scénaristique, et ça va vous hanter.