A vrai dire, je ne savais pas trop quoi faire de ma critique de Blast. Devais-je faire une critique de chaque tome ou en faire une pour l’ensemble de la série. Mon choix se tourne plutôt pour l’ensemble du fait que Blast m’a un peu paumé et que j’ai trouvé quelques tomes trop vides pour en faire une critique complète.
J’ai lu Blast au vu des notes de SensCritique (et de certaines critiques élogieuses), et puis surtout, parce que c’était de Manu Larcenet, à qui on doit le merveilleux Combat Ordinaire. Une chose choque dès la première page, c’est le changement radical de style graphique de Larcenet. Là où son Combat Ordinaire ou Le Retour à la Nature prenait un style simpliste, colorée et un peu enfantin, Blast lui paraît tout de suite plus sombre. Ça peut paraître brouillon au premier coup de c’œil, mais on se rend vite compte que le dessin est précis, minutieux se voulant froid.
Bref, Blast, ça allait être dur à encaisser. Parce que ce livre, c’est de philo pure et dur. Une réflexion totale sur notre système de vie. Une tentative de comprendre pourquoi un homme irait fuir dans les bois et vivre la vie qu’il a toujours rêvé.
On le saura dès le début, son voyage se fini en fiasco. Et toute l’intrigue du livre va tourner autour de « comment le voyage initiatique de cet homme, Polza, a fini par coûter la vie à cette mystérieuse Carole ». Bref, Polza, un énorme homme qui peine à s’accepter raconte toute sa vie.
Donc Blast, c’est lent, c’est dur, pas forcément facile à lire, et puis, c’est très bizarre. Dans son voyage, Polza ne recherche qu’une chose, le Blast, un court instant de perfection où il se sent pousser des ailes et où plus rien d’importance. A ce moment-là, on se demande « ça veut dire quoi ce foutu Blast ? ». Un moment d’inconscience ? Une hallucination ? Bref, on ne sait rien de ce Blast à part que ce gros Polza en demande encore.
Alors, dis comme ça, Blast, ça intrigue et ça peut paraître plein de péripéties. Mais faut le dire, certains tomes m’ont ennuyé. A vrai dire, je trouve que l’ensemble du récit n’est pas très bon. Disons que c’est très primaire tant Polza va à tel endroit, vit telle chose sans que ça ait une réelle incidence sur son voyage. Certes, ces péripéties permettaient une certaine réflexion sur le sens de ce voyage initiatique, mais perso, ça m’a plus emmerdé qu’autre chose. En fait, j’étais paumé avec Blast. Je pense que c’est le genre de livre qu’il faut lire plusieurs fois pour comprendre tout son contenu tellement il est complexe et surtout très riches en philosophie.
Donc je l’admets sans aucune hésitation, les questions philosophiques posées par Larcenet sont géniales, intéressantes et nous invitent à reconsidérer totalement notre mode de vie. Cependant, ces questionnements (bien que très bonnes), ne sont pas aidées par une intrigue un peu malmenée qui ne sait pas trop où aller. Car admettons-le, on pourrait retirer trois quarts des trois premiers tomes que ça reviendrait au même avec quelques subtilités en moins. Alors oui, on a ce final vraiment surprenant, déchirant et surtout très révélateur de tous ce dont on a été témoin. Le plus étonnant dans ce final, c’est qu’il arrive à relier tous ce qu’on a vu dans les trois premiers tomes pour nous faire comprendre toute la complexité du récit. Ça devient alors difficile de discerner les mensonges de Polza et la vérité des faits. Bref, la fin est bonne, glaçante et surtout efficace.
Donc voilà, Blast, c’est beaucoup de bourrage philosophique accompagnée d’une intrigue un peu ennuyante avec cependant une super fin. Perso, je préfère de loin Le Combat Ordinaire que je trouve plus agréable et aussi riche en messages que Blast.
En gros, Larcenet gère et sur plusieurs styles.