Une jolie épopée dans le coeur de l'amérique
On pourrait comparer cette oeuvre avec SuperMan : Grounded ou du Thor de Straczynski,dans son intention. Mais celle-ci remonte à beaucoup plus loin (1970 !), l'auteur ici sera précurseur et se penchera sur les oubliés de la société, sur l'amérique profonde, cet auteur c'est Dennis O'Neil aidé par Neal Adams au dessin.
Je n'ai pour l'instant lu que les deux premiers numéros de ce run les numéros 76 et 77 de Green Lantern d'avril et juin 1970. Officiellement ce sont des des aventures de Green Lantern mais officieusement ce sont les aventures de Green Lantern et Green Arrow comme c'est indiqué sur la couverture. L'auteur va donc faire l'apprentissage au lecteur des maux de la société à travers celui de Hal Jordan (Green Lantern) auprès d'Oliver Quinn (Green Arrow). Ainsi Oliver Quinn va montrer un mal que l'on ne voit pas et qui ronge cette société: les hommes d'affaires véreux lors du premier épisode. Ainsi Green Lantern va voir sa notion de bien et de mal bouleversée par les remises en questions faites par Green Arrow. Green Arrow veut ainsi montrer à Green Lantern qu'il faut voir au-delà des apparences et que le mal ne se trouve pas que dans les menaces cosmiques qu'il a à combattre, qu'il a besoin de redescendre sur terre.
Dennis O'Neil va aussi ammener l'un des gardiens dans l'aventure, comme pour montrer qu'il faut aussi montrer aux maître de ce monde, le mal qui ronge cette Amérique oubliée.
Au cours du second épisode il enfonce le clou en ammenant les protagonistes dans une ville oubliée par le reste des Etats Unis vivant sous la tyrannie du chef de la mine (le seul emploi pour les gens de la ville). Celui-ci profite de cet oubli du reste de la nation pour controler dans l'impunité totale la population. Cet épisode monterra aussi un Green Lantern affaibli afin qu'il devienne plus humain et nous montrera aussi des protagonistes pas tout noir ou tout blanc. Ainsi O'Neil apporte de l'humanité à son récit et cela aurait pu annoncer une grande série à venir lors de ce road-comic qui va donc plonger au coeur de la société.
Et oui un comics c'est aussi fait pour ça comme nous l'ont montré par exemple : Bendis sur Daredevil, Mark Gruenwald dans le chef d'oeuvre Squadron Supreme.
Lorsque j'ai fini de lire l'arc de Dennis O'Neil je suis resté sur ma fin, je me suis demandé si on pouvait finir un arc comme ça, apparemment à l'époque oui...
L'arc continue avec nos deux héros qui visitent l'Amérique profonde et découvrent ses travers : le racisme, la drogue, la volonté de conformisme, problème écologique, sacrifier l'avenir pour le présent...
Ainsi Green Arrow donnera encore des leçons mais en prendra une (même deux), le problème de la drogue ne sera pas traité naïvement mais mettra plutôt en cause une société qui délaisse des gens qui se tournent ensuite vers celle-ci. Bref c'est un coup de maître pour l'époque et cela reste un joli coup réalisé par cet excellent auteur, qui aura dépeint un peu les personnages en profondeur, mais l'aura plutôt bien fait.
La fin pour moi aura été brusque et abrupte, car on s'attend à ce que l'auteur aille toujours un peu plus loin avec ses personnages, mais non.
Tout ça pour dire que si l'on doit considérer avec les critères contemporains cela reste une bonne œuvre avec un goût d'inachevé.
Si on la considère avec les critères de l'époque c'est une œuvre révolutionnaire (et oui la révolution ne se fait pas en un jour !) que je conseille à tous ceux qui apprécient les bonnes