Voilà une couverture qui change quelque peu par rapport à nos habitudes : ici c'est Onizuka dans le rôle de la "poupée gonflable" (ou de l'oreiller ?), pris sous le bras d'une jeune fille au mini-short pas très bien attaché. "Si seulement c'était le vrai moi" se dirait Onizuka s'il voyait cette couverture...
Ce troisième tome de GTO PL' ne se signale pas par une grosse rupture par rapport aux aventures précédentes de Onizuka. Le schéma est toujours le même : un problème apparaît, moyennant quelques acrobaties, épreuves et interventions extérieures (vieux potes...), Onizuka apporte sa solution et tout rentre dans l’ordre. Le début du tome 3 est dans cette veine, où l’idol Tetsuya finit par rentrer dans le « droit chemin ». La leçon du professeur principal adjoint a été administrée, avec la petite morale qui va avec.
Notre héros est toujours en prison, à raconter comment il en est arrivé là. Le schéma général de la série peut alors être anticipé : Onizuka est sous les barreaux le temps de nous raconter pourquoi, ensuite il va sans doute s’échapper ou être libéré et ce sera reparti pour un tour… Peut-être. Peut-être même qu’il sera toujours « puceau » à la fin. Je ne sais pas ce que l’auteur envisage, quel sens donner à « Paradise Lost » : faut-il y voir la fin de Onizuka comme enseignant ou tel le phénix il renaîtra toujours de ses cendres ?
Pour le moment, Onizuka joue le rôle du Père Castor qui raconte des histoires. Cette mise en place peut sembler longue, d’ailleurs son auditoire le lui dit – et on est tenté de voir dans ces propos des remarques que les lecteurs pourraient faire à l’auteur : presse le pas, ce qui est dit ne sert à rien, va droit au but…
En réponse à cette impatience, Onizuka enchaîne avec une histoire sur Uchiyamada avec quelques nouvelles mésaventures pour le meilleur ennemi du prof’ décoloré. C’est peut-être avec Uchiyamada que j’ai retrouvé un élément qui pour moi fait que l’univers de GTO est l’univers de GTO : derrière les thèmes récurrents se trouvent toujours quelques propos, passages qui esquissent un certain sérieux. Idem avec l’histoire qui suit et qui devrait nous conduire à l’arrestation de Onizuka. Les débordements de ce dernier sont autant de signes que quelque chose ne fonctionne pas et qu’il doit intervenir à sa façon pour régler le problème. Sans lui il n'y aurait pas de fin heureuse, pas de "bonne solution" trouvée. Finalement c'est aussi pour cela qu'il est bon : à force d'affronter des problèmes en partie similaires il a développé un sacré avantage par rapport au reste du monde !
Le refrain de GTO PL' possède donc un rythme qui ne change pas vraiment. Quelques variations peuvent être présentes mais les notes sont les mêmes. Tôru Fujisawa les maîtrise ce qui est une force et une faiblesse. L'impression de réchauffé peut donc poindre au détour des pages, l'auteur creusant toujours dans le même sillon. J'attends donc la suite, pour savoir si cela se vérifie où si l'auteur peut/veut introduire plus de changements dans son univers.
PS : Un échange au sujet de ce 3ème tome, il y a quelques jours, m'a fait prendre conscience que mon ressenti à son égard n'avait rien d'universel. Aussi je me suis alors demandé pourquoi je n'étais pas déçu, qu’est-ce qui continuait à me plaire dans cette série - d'où certains propos à ce sujet ci-dessus.