Du sexe et de l’ultraviolence, des flingues et des pilules psychédéliques

Du sexe et de l’ultraviolence, des flingues et des pilules psychédéliques, des clubs de strip-tease et des figth clubs, un couple de lesbiennes et un super-héros néonazi, un sergent et son chien accros aux bonbons fourrés à l’héro, un graphisme halluciné et une mise en couleurs flashie, un road-movie au scénario bien déjanté...Please welcome to Gun Crazy I !


Dolly Sanchez et Lanoya O’Brien débarquent au Truck Stop Highway. Elles montent sur scène et font leur show, devant un parterre de bouseux salivant. Backstage, dans une loge exiguë, elles se sont mises en condition : une pilule blanche - pour laisser entrer la divine violence, et une noire - pour l’infini vortex. C’est l’émeute chez les rednecks ! Mais leur maquillage coule sous la chaleur des projos et les révèlent à leur public de nazillons : l’une est Afro et l’autre Latino. C’est l’émeute chez les rednecks (bis). Mais version fusils à pompe et semi-automatiques. Comme elles ont des flingues planqués dans leurs semelles compensées, les héroïnes sous héroïne ripostent, félines, précises, impitoyables. Ça défouraille à bloc. On voit passer un tomahawk, un dentier, un globe oculaire désorbité, … La cervelle et l’hémoglobine giclent abondamment, avec pléthore d’onomatopées (pan-pan/paw-paw/pow-pow/takatakatakatak/boum !/youhouu) en B.O. Les deux déesses font ensuite les poches de leurs victimes, font sauter le relais routier, et taillent la route...


VHS & COLOREX
Dans la lignée de Il Faut Flinguer Ramirez (Nicolas Petrimaux / Glénat), G.C.I pourrait être un film de Rodriguez ou de Tarantino. « Cet album illustré rend hommage aux cassettes VHS, aux bandes dessinées franco-belges des années 1970 et 1980 ainsi qu’au dernier âge d’or du cinéma américain ». Le ton est donc donné, en préambule au récit. Celui-ci, genre corrosif, dénonce des atrocités - telles que guerre, viols, xénophobie, meurtres, etc - sous couvert d’un humour féroce. De même le visuel : avant d’être retravaillée sur bécane, la mise en couleurs a été faite sur papier, aux encres COLOREX ; le COLOREX est parfois susceptible de défracter la rétine, et c’est cool !


Nostalgia vs Censure
De façon bien moins récurrente que dans Renato Jones (Kaare Andrews / Akileos), nous voyons également ici de vraies/fausses pubs, qui pour des clopes (LIBERTY Strong), qui pour des K7 VHS restricted to 18 and over (code 7666 VHS/SECAM DURÉE 83’ GENRE : PORNO/HORREUR). Et une speakerine. Comme au bon vieux temps, quoi...


Fred.

PapierBulles
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le 5 juin 2021

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