Amer appel de la mer
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BD franco-belge de Xavier Dorison et Mathieu Lauffray (2013)
Guyanacapac, quatrième et dernier tome de Long John Silver, c’est comme si tu mélangeais Pirates des Caraïbes avec une expédition maudite à la Aguirre, la colère de Dieu. Xavier Dorison et Mathieu Lauffray concluent leur saga maritime avec panache, noirceur, et une touche de mysticisme qui te donne autant envie de lever l’ancre que de courir te cacher.
Ce tome emmène nos pirates fatigués et notre Long John Silver usé par les trahisons dans les tréfonds de la forêt amazonienne, à la recherche du légendaire Guyanacapac. Mais ici, plus que des trésors ou de la gloire, ce sont la folie et la mort qui semblent attendre les survivants. La tension est palpable, chaque page suintant la peur et l’avidité. Dorison excelle à tisser une ambiance lourde où les personnages, bien que toujours aussi charismatiques, révèlent leurs failles, leurs limites, et leur humanité vacillante.
Visuellement, Mathieu Lauffray est en état de grâce. Ses décors luxuriants et ses ruines envahies par la végétation sont des tableaux à part entière, empreints de mystère et de menace. Les visages des personnages, marqués par la fatigue et la folie, sont d’une expressivité saisissante. Lauffray parvient à faire coexister l’intime et l’épique, oscillant entre les grands espaces sauvages et les regards hantés de ses protagonistes.
Cependant, le scénario de ce dernier tome peut parfois donner une impression de précipitation. Les mystères accumulés tout au long de la série ne trouvent pas tous une réponse satisfaisante, et la conclusion, bien qu’intense et visuellement grandiose, pourrait frustrer ceux qui espéraient des révélations plus marquantes. La touche mystique, si elle enrichit l’atmosphère, reste volontairement floue, ce qui laisse planer une aura d’inachevé.
Cela dit, Guyanacapac brille par sa capacité à maintenir l’aura mythique de Long John Silver tout en le confrontant à son propre déclin. Le personnage reste fascinant, à la fois héros et survivant, capable d’inspirer autant de crainte que d’admiration. Les dilemmes moraux et les tensions entre les membres de l’équipage ajoutent une profondeur bienvenue à ce récit d’aventure sombre et implacable.
En résumé : Guyanacapac est une conclusion intense et visuellement époustouflante à la saga Long John Silver. Si le scénario laisse quelques zones d’ombre, l’ambiance suffocante et la richesse des personnages compensent largement. Une plongée dans un enfer vert où les pirates se battent autant contre leurs démons que contre la jungle elle-même. Prépare-toi à embarquer… mais garde un œil sur ton compas, car ce voyage est tout sauf une croisière tranquille.
Créée
le 25 nov. 2024
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