J'ai pas vu Jamel

Cinquième tome des aventures de Largo Winch, cette fois-ci le groupe W se trouve mêlé à un sinistre trafic de drogue alors que Largo commence enfin à s'habituer à son travail d'homme le plus riche du monde.

Van Hamme abandonne ici le format des deux premiers récits (qui sera également le plus habituel tout le long de la saga) où Largo subit les attaques extérieures d'un complot visant à posséder son empire. Ici petit à petit on comprend que l'histoire ne commence pas maintenant. En réalité, la narration nous propose la réponse du groupe de trafiquants, mais Largo lui a commencé son attaque contre eux depuis déjà quelques temps.
Ainsi le format est très différent puisque si au début l'on est perdu en pensant voir un trop plein d'actions et de scènes inexplicables, on comprend au fur et à mesure que c'est en réalité les répercussions d'actions organisées par Largo qui vise non pas à subir, pour une fois, mais bien à attaquer le premier.

De ce fait, avec une ambiance légèrement moins exagérée que la dernière aventure, on se prend au jeu. Simon Orvenaz est également au centre du récit à part égale avec Largo, permettant de diversifier l'action puisque ce personnage peut courir plus de risque mortel que l'homme le plus riche du monde.
C'est globalement un tome très sympathique par sa forme, même si dans le même temps on a bien du mal à s'attacher aux nouveaux personnages, peu intéressants ainsi qu'aux méchants, très facile dans leur conception. Là-dessus nous avons une certaine superficialité.
Dans le même temps, le tome annonce rapidement la couleur sur l'avenir de Largo, encore jeune et optimiste il n'a pas compris les paroles d'un chef de guerre asiatique. Celles-ci pourtant préfigurent l'avenir du personnage et notamment la fin de cette dyptique.

Graphiquement, nous avons la légère stabilité de Philippe Francq, toujours aussi radicalement efficace ici.

Un tome très agréable qui offre de belles possibilités pour l'avenir et parvient à ne pas répéter les précédents.