Miyuki Umino est une jeune lycéenne qui élève ses trois jeunes frères et sœurs depuis la mort de ses parents. Elle a un grand frère qui ne lui amène que des ennuies, la preuve, un jour deux yakuzas viennent lui demander de rembourser la dette de 250 millions de yens que son frère a contracté auprès de leur patron. Les yakuzas veulent que Umino se prostitue mais elle refuse, arrête le lycée et se lance dans le tennis professionnel. Umino ne choisis pas le tennis pour rien, elle a vu à la TV que Sabrina Nikolie, la numéro 1 du tennis féminin a gagné 250 millions en un an. Umino n'est pas une débutante en tennis, adolescente, elle a remporté des tournois avant de devoir arrêter à la mort de ses parents.
Happy ! n'est pas un thriller comme les titres les plus connus de Urasawa que sont Monster ou 20th century boys. Pourtant, ce manga est loin de se limiter à la comédie sportive. On retrouve le sens du rythme et du suspens si impressionnant chez le mangaka ainsi qu'une galerie de personnages aussi intéressants qu'attachants.
On va suivre la lutte de Umino pour s'occuper de ses frères et sœurs tout en perçant dans le milieu si fermé du tennis professionnel. Pour cela, l’héroïne va pouvoir compter sur des amis qu'elle va se faire au fil des matchs mais surtout grâce à son caractère si passionné et positif.
Le manga comporte beaucoup d'humour, en effet Umino va avancer dans un milieu assez bourgeois où l'image et la réputation compte souvent plus que le talent. Elle va sans cesse être sous les hués des supporters et médias et ne peux compter que sur sa détermination, sa famille et ses amis.
Si le comique de répétition est parfois lourds et marque un manque de rythme au milieu de la série, il sert aussi à entretenir un suspens de tout les instants. Umino ne va pas faire que gagner, elle va aussi perdre et enchaîner galères après galères.
Urasawa dessine également des amours croisés impossibles entre 6 des personnages principaux. L'argent, les différences de milieux, la haine et les aléas de la vie vont être un ressors scénaristique permanent pour contrarier les amours des personnages.
Happy ! Est une belle réflexion sur le sport compétitif et la manière dont il peut broyer des hommes et des femmes. S'est autant une vive satire du monde du tennis professionnel qui ne voit que par l'argent et la renommée que de la bourgeoisie avec des personnages comme le Sempai ou Choko. Le sempai ne sait rien faire de lui même et ne sait pas avancer dans la vie malgré tout son talent. Choko est imbue d'elle même et ne vie que pour son image et son égo.
Comme souvent chez Urasawa, tout un panel de personnages secondaires au caractère bien trempé tournent autour de l'héroïne et tous sont attachants et bien écrits.
Le dessin de Urasawa est déjà excellent malgré l'âge de la série (1994). Le mouvement des personnages, les expressions et les corps sont son grands points forts avec la narration. Il se laisse ici aller à dépeindre souvent de beaux corps féminins ce qui ne plaira pas à tout les lecteurs. Il arrive cependant à doser cet aspect qui n'occulte pas les qualités de l'histoire.
Umino devient au fil de l'histoire un exemple à suivre pour tout les personnages, elle peut l'être aussi pour le lecteur. Il est rare de voir un personnage aussi beau, qui affronte l'adversité en allant de l'avant et en restant aussi bon, souriant et généreux.
Happy ! est un manga foisonnant par sa diversité de thématiques, d'ambiances et de personnages. Comme quoi il est possible de faire une grande œuvre comique, sportive et intelligente.