Trout mask replica
Nous avons tant aimé "Gus" (presque plus encore que le génial "Isaac le Pirate", c'est dire...), voilà près de 10 ans, que sa disparition nous a un peu laissé orphelins... Et même si Blain a...
Par
le 22 févr. 2017
5 j'aime
Une nouvelle bande dessinée de Christophe Blain est un évènement en soi. Alors quand l’auteur de « Quai d’Orsay » revient aux affaires avec sa série phare, on salive à l’idée de retrouver nos « beaux bandits ». Le verbe affuté, leurs colts chargés et leurs questionnements existentiels tour à tour cocasses, loufoques, sublimes ou absurdes signent l’arrivée attendue du quatrième tome du western « Gus ».
Mais c’est qu’ils vieillissent nos héros ! Les dernières aventures de Gus, Clém et Gratt remontent déjà à 2008. Une paye dans le milieu du banditisme. Après une ouverture de haute voltige en compagnie de Gus braquant un train lancé à vive allure (gare aux branches), l’intrigue se déplace vers Clém pour ne plus le lâcher. On le retrouve à San Francisco où, en bon père de famille régnant sur sa fortune, il couve d’un œil pépère sa fille Jamie (maintenant âgée de 12 ans et qui lui ressemble de plus en plus…) et sa femme Ava, lancée dans la production écrite de romans à l’eau de rose. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes sauf que le diable de la cavale et l’adrénaline du vice viennent en personne perturber le calme relatif du grand Clém. Accompagné d’un mystérieux peintre borgne expert en dynamite (mélomanes déglingués, ce personnage est pour vous) et avec la complicité d’un Gratt encore plus paumé qu’à l’accoutumée, c’est toute l’envie de vivre plus intensément qui tempête sous le crâne du grand bandit roux. Le braquage de banque à ses vertus dont il est difficile de se défaire et Clém se révèlera alors plus complexe et plus fragile que jamais. Car marié et père d’une petite fille à qui il manque, il sait que les cabrioles de sa jeunesse sont derrière lui. L’âge avance et avec lui une réduction binaire des possibles. A l’Ouest sauvage des grands espaces on vit fort mais dangereusement, à l’Est civilisé et urbain on capitalise et on prend du bide.
Tout est réunit donc pour une nouvelle épopée haute en couleur, gorgée de dialogues savoureux et servie par des personnages parfaits (Ce sheriff !). Les codes du western sont compris, détournés et réinterprétés de sorte à donner une hilarante densité spirituelle à l’ensemble. On navigue donc sans cesse entre le sérieux du genre et la pantalonnade graphique faussement déstructurée car parfaitement maitrisée. Un peu comme si Clint Eastwood travaillait avec Frank Zappa.
Créée
le 17 août 2017
Critique lue 282 fois
D'autres avis sur Happy Clem - Gus, tome 4
Nous avons tant aimé "Gus" (presque plus encore que le génial "Isaac le Pirate", c'est dire...), voilà près de 10 ans, que sa disparition nous a un peu laissé orphelins... Et même si Blain a...
Par
le 22 févr. 2017
5 j'aime
GUS a vu le jour il y a plus de dix ans dans les méninges de Christophe Blain. Les trois premiers albums sont parus dans un mouchoir de poches en 2007 et 2008 et depuis, plus rien. Les amateurs...
Par
le 17 févr. 2017
2 j'aime
Dans Happy Clem, quatrième tome de la série Gus, Christophe Blain continue de jongler entre romance, humour et mélancolie dans un western moderne où les cowboys sont surtout des pros de...
le 10 janv. 2025
Du même critique
Incursion dans l'univers troublant de « Nobody » par le bédéiste Christian De Metter. On se souvient de cet auteur pour avoir adapté en BD le livre de Dennis Lehane « Shutter Island ». Cette...
Par
le 22 août 2017
2 j'aime
1
Amateurs (trices) de Tintin, la lecture de Groenland Vertigo devrait venir titiller votre curiosité. Car autant le dire tout de suite, nous avons affaire ici à un hommage appuyé à l’œuvre d’Hergé,...
Par
le 22 août 2017
2 j'aime
Voici l’histoire d’un dessin en voyage. Une ébauche qui se cherche, qui se nourrit de ce qu’elle observe, de ses rêves, de ses rencontres et de ses déambulations. Le récit commence au Japon sous une...
Par
le 27 mars 2017
2 j'aime