Miller en mode Philip K. Dick
Avec Darrow, le travail de Miller se limite à la portion congrue, tant on a l'impression qu'il laisse au graphiste le soin d'orienter l'album à sa manière ; ainsi, de nombreuses planches sont « muettes », et on a droit à plusieurs cases en pleine page. Le récit s'en ressent fortement : bourré d'ellipses, il subit des accélérations dérangeantes et n'est pas forcément très aisé à lire. Cela dit, la tonalité générale nous permet de nous accrocher à des codes et, entre Total Recall et Ghost in the shell, on navigue dans un domaine vaguement familier. La frustration vient du fait que le récit ne semble être qu'une sorte de mise en bouche, une longue intro percutante, pleine de bruit, de fureur et de mystères, mais qui n'aboutit qu'à des questions. On aurait aimé davantage d'un album – quand bien même on se le serait procuré d'occasion.
Fascinant, sanglant et glauque, avec ces teintes ternes qui rappellent le travail accompli sur certains albums futuristes de Moebius.
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