Au secours
Un récit qui se veut "initiatique" mais qui ne fait qu'aligner des mauvais clichés, des stéréotypes sexuels machistes bas de gamme, et des fantasmes de beaufs. le tout emballé dans du mauvais gore...
Par
le 6 sept. 2014
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BD (divers) de Céline Tran (Katsuni), Guillaume Renard (Run), Jérémie Gasparutto, Florent Maudoux et Guillaume Singelin (2014)
J'apprécie beaucoup les Doggybags, je trouve que ces histoires sont plus profondes qu'il n'y paraît et elles explorent des chemins éprouvants qui secouent pas mal. J'ai également une certaine sympathie pour la personne de Céline Tran, et le fait qu'elle parle de sa rencontre avec RUN en citant leur goût commun pour le grindhouse et le cinéma coréen me rendait très intéressé.
L'apport du point de vue de Céline Tran sur l'industrie du porno est intéressant car il s'agit des coulisses d'un univers tabou, qui mérite donc d'être mis en lumière. Son envie de faire une comparaison entre le porno et les vampires part d'une bonne base. Pour moi Dracula a toujours représenté le violeur nocturne, faussement élégant avant de s'en prendre violemment aux femmes et de souiller leur âme pour toujours. Enfin, avoir 3 histoires avec la même héroïne me paraissait judicieux car cela permet de davantage développer le personnage et de varier les situations qu'elle vit.
Une fois lu cette BD, je peux confirmer que la partie sur le porno est intéressante. Mais elle est loin d'être sans défauts. D'abord parce que le début du premier acte est presque le même que celui du 2e acte : c'était pas franchement nécessaire. Ce 1er acte ne sert d'ailleurs pas à grand chose : il contient une partie qu'on retrouve dans le 2e acte et une partie action qui est un peu confuse et ne se suffit pas à elle même. C'est juste une introduction, mais une intro avec une partie qui deviendra redondante par la suite et qui ne sert qu'à iconiser le personnage principal. Dans un film de 2h ça aurait pu le faire, dans une BD de 100 pages ça donne l'impression d'un 1er acte un peu gâché.
Mon deuxième soucis c'est le côté sordide que je trouve un peu trop appuyé. Je ne suis pas allergique aux histoires glauques (sinon je ne lirai pas Doggybags), mais quand c'est gratuit et premier degré façon torture-porn ça ne me plaît pas. Bon, peut-être pas totalement gratuit puisque ça sert la comparaison vampires/porno même si c'est parfois un peu grossier, surtout lorsque Céline Tran nous explique plus loin que la fille qui se fait asperger du sang de son agresseur, c'est une référence au bukkake (merci, on avait compris). Je trouve qu'on est malgré tout dans du sale qui est plus insistant que nécessaire.
Dernier problème : c'est finalement un peu court. On nous a posé une grosse introduction pour présenter la fille, HeartBreaker, mais on n'est pas allé très loin avec elle. Elle fait quelques opérations par-ci par-là, mais il n'y a pas de conclusion à son histoire. Il paraîtrait que ce personnage pourrait réapparaître dans d'autres futurs Doggybags, peut-être qu'elle pourra enfin vivre des rebondissements qui lui permettraient de prendre du volume.
Mais il y a aussi de bonnes choses. La 2e partie du 2e acte m'a plutôt intéressé, le 3e acte contient une bonne scène et les dessins sont beaux. Je ne peux pas déconseiller ce tome, mais il m'a quand même bien déçu. A lire par curiosité, mais pas si vous avez d'autres BD qui vous font envie
Créée
le 22 août 2014
Critique lue 457 fois
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