Kyôko Okazaki au delà d'être une référence pour de nombreux mangaka (l'illustre Inio Asano pour citer un grand nom) mais également pour ma personne (En témoigne ma photo de profil au moment où j'écris cette critique) est également une auteur que je conseille grandement à de nombreuses personnes voulant approfondir leurs connaissances en terme de nos bandes dessinées japonaises favorites. Il était donc prévisible que ma seconde critique sur ce site ce porte sur l'un de ces manga ayant fait le plus grand bruit rien que pour son adaptation cinématographique en 2012 : Helter-Skelter.
Dans ce one shot nous suivons la descente aux enfers de Liliko (Où Ririko), Supermodel en vogue ayant eu recours à la chirurgie esthétique : Les seules parties non refaite de son corps sont ces oreilles, ses yeux et ces parties génitales. Nous suivrons alors son long combat pour rester dans la lumière.
Le personnage de Liliko est fascinant dans son écriture : D'une nature détestable, l'on découvre alors une femme terriblement seule, souhaitant prendre un revanche sur le monde. Tellement omnibulé que son mode de vie est malsain, entretenant alors des relations malsaines avec son entourage (en particulier avec son assistante Hada ainsi que le petit ami de celle ci). Elle est obsédée par la peur de ne plus vivre dans la lumière, au point même de ne plus avoir contact avec sa famille, presque remplacée par sa manager qu'elle nomme "Maman" alors que elle, la voit juste comme une continuité de sa beauté de jeunesse.
Liliko est alors un monstre de beauté, autant au sens propre du terme qu'au sens figuré, dont le manga nous montrera à plusieurs reprises ces cruelles dérives. Liliko est à plusieurs reprise sujette à des références à la belle mère de blanche neige, comparaison comprise par la jalousie qu'elle a envers sa rivale : Celle ci souhaite être éternelle alors que son Corps lui, atteint ces limites.
Parallèlement, nous suivons le parcours d'un jeune enquêteur qui cherche à démantelé une clinique au méthode sordide, développant alors une fascination presque morbide pour Liliko qu'il surnomme alors Tiger Lili.
Ce manga au delà d'être une critique du narcissisme de notre société centré sur notre apparence ou encore les dérives de la célébrités ou des thèmes encore plus sombres comme l'envers du décor de la chirurgie esthétique est également une magnifique tragédie. Le trait brut de l'auteur, presque par moment brouillon, à le don de rendre la lecture encore plus hypnotique. Avec helter skelter, nous sommes plongé dans l'enfer et la folie d'une étoile en déclin, cherchant désespérément à encore briller par tout les moyens.
Pour conclure, la palette de personnage ainsi que la construction de ce manga en fait pour moi l'un des meilleurs qu'à pu faire Kyôko Okazaki avec River's Edge (d'ailleurs lié à Helter Skelter par le personnage de Kozue et dont je conseille fortement la lecture) et je ne peux que prier que Kyôko Okazaki se remette enfin à nous pondre de petit chef d'œuvres un jour !