Quelles différences avec les volumes précédents ? Celui-ci me semble plus décousu, aussi bien d’une planche à l’autre que d’une case à l’autre, voire dans une même case. On pourra objecter que c’est assez logique dans la mesure où quatorze ans n’est pas forcément l’âge où le comportement et la réflexion manifestent le plus de cohérence et d’unité. (Oui, chez certains ça dure toute la vie…)
Pour le reste, les Histoires de mes 14 ans sont de la même farine que celles des 10, 11, 12 et 13 ans : même trait épuré, même jeu sur les couleurs, même façon de laisser la parole – et le regard – à l’héroïne. L’air du temps continue à souffler sur notre collégienne, les événements du quotidien à lui inspirer des réflexions qui nous en apprennent plus sur elle que sur eux : tantôt agaçante, tantôt touchante, dans les mêmes proportions que n’importe quel individu.
Et j’imagine que chaque lecteur des Cahiers d’Esther trouvera que le meilleur album est celui par lequel il a commencé la série. Le fait est que si on part du principe que chaque planche a une chance sur deux – mais à mon avis on est plus près de trois sur quatre – d’être traitée sous une forme un peu différente dans un des volumes suivants, on se retrouve assez vite à tourner en rond.
Les moments que je préfère dans celui-ci sont ceux où Esther parle de son passé. Mais c’est parce que dans la vie aussi, je tends l’oreille quand un adolescent commence une phrase par « Quand j’étais jeune… »