Le site est en ligne, vous pouvez désormais revenir à vos activités habituelles. On vous remercie pour votre patience et votre soutien !
(Il est encore possible que le site rencontre quelques problèmes de performance)

Personne ne peut se dire étonné de voir un spin-off sur Hit-Girl. Elle a fait sensation dans le film, a été l'élément clé et le plus bad-ass de chacun des comics Kick-Ass, et semble encore être au cœur de la campagne promotionnelle du deuxième film. Non, ça n'a rien détonnant. Ce qui l'est plus, par contre, c'est de savoir que les évènement qui s'y déroulent se situent entre Kick-Ass et Kick-Ass 2, rien de très novateur ni de prise de risque quant à la poursuite des aventures de ces justiciers, seulement de quoi faire un peu de remplissage et vendre un peu plus sur le dos de la franchise.

Effectivement, le deuxième arc était bien trop expéditif et favorisait l'action rocambolesque au développement des personnages et situations. Ce spin-off semble vouloir y remédier en apportant davantage de back story sur les nouvelles motivations d'Hit-Girl, l'assurance gagnée de Kick-Ass, et l'organisation du plan diabolique de Red Mist (qui deviendra donc The Motherfucker). Car, en fin de compte, tout a toujours tourné autour de ces trois-là. Y avait-il pour autant besoin d'une mini-série complète pour étayer ces points ? Honnêtement, je ne pense pas. Car Mindy entraîne Kick-Ass, Mindy promet à son beau-père - Marcus - de ne plus jouer la justicière, et Red Mist est envoyé en exil où il s'entraîne et finit par se rappeler l'identité de Kick-Ass. Pas grand chose d'alléchant au final, et deux de ces points étaient déjà abordés dans le deuxième comics.

Donc, pour faire valoir son utilité, Millar a créé toute une histoire autour, qui tente avec bien du mal de s'insérer dans la continuité à force de bonds et rebonds. Si John Genovese n'est plus, sa famille elle est encore bien présente, et surtout son frère qui mène les opérations depuis sa cellule de prison. On se retrouve donc avec un scénario similaire au premier livre, un parrain à abattre pour rendre la ville meilleure. Sauf que cette fois, plus de Big Daddy, et Kick-Ass préfère rester hors du coup. Donc, tout ce qui était hautement improbable dans le premier arc le devient encore plus ici puisqu'on suit Hit-Girl descendre un à un tous les bandits du coin jusqu'à atteindre bien gentiment Ralphie Genovese dans le pénitencier. Je veux bien qu'il s'agisse d'un comics, mais du postulat de base de Kick-Ass, l'exagération est là à son summum et ne sert à Millar que de montrer qu'Hit-Girl est super forte, et qu'elle connaît mille et une façon de tuer quelqu'un. Toute cette intrigue mafieuse n'apporte clairement rien à l'histoire.

Par contre, on apprécie davantage toutes les interactions entre Dave et Mindy lors de l'entraînement de Kick-Ass, dans la vie quotidienne, et surtout à leur école. Tout cela permet de creuser un peu les personnages hors de leurs alter-egos costumés. Kick-Ass demeure très absent comparé à la présence de Hit-Girl dans son titre, mais voir les péripéties qui arrivent à Chris Genovese (alias Red Mist), c'est juste hilarant, même si on sent que Millar s'est bien démerdé pour faire durer son aventure à lui le plus possible. L'autre facette intéressante, c'est Mindy dans la vraie vie qui essaie de s'intégrer avec les autres groupes de filles et, bien sûr, n'y arrive pas. On sent venir les gags de loin, mais cet environnement plus léger est très appréciable. Par contre, ce n'est pas du tout prolongé dans Kick-Ass 2, ce qui montre bien que Millar a glissé toutes ces idées par la suite.

Inutile de pinailler sur le travail de John Romita, Jr. qui s'améliore à chaque nouveau livre. On a, en effet, ici un coup de crayon clairement plus affiné, et surtout bien plus infographique. Ça rend l'ensemble plsu lisse, certes, mais ça donne aussi davantage de richesse, un peu de modernisme, et de belles vignettes. Toujours avec Dean White a ses côtés, les planches se colorent très joliment. Les jeux de lumières sont poussés et pertinents, et la sensation de relief qui s'empare des personnages dans les cases réjouit les yeux. En prenant les tous premiers numéros de Kick-Ass, on a presque l'impression d'avoir une équipe artistique toute différente en charge. Le revers de cela est qu'il n'y a plus cette impression de voir des tableaux sur les cases larges, et que les personnages apparaissent parfois un peu trop figés. Mais les teintes de Dean White sont riches et belles, et des scènes comme celles sous la pluie dans les premières pages sont juste sublimes. Par ailleurs, s'il y a moins de séquences trash dans ce livre, elles n'en sont pas moins marquantes ; avis aux amateurs.

Au final, Hit-Girl c'est divertissant et pas très long, mais ce n'est pas foncièrement intéressant ni indispensable à ce qu'on avait déjà, sauf si vous trouvez cela excitant de voir une gamine faire tomber des têtes et jouer à la caïd. Car là où cette mini-série aurait pu servir à Millar pour nous rendre le personnage encore plus sympathique, on finit davantage par la voir comme une petite conne en fait. Le ton demeure similaire au premier volet, amusant au départ, puis avec quelques pages d'horreur. Millar livre donc une mini-série basique, de remplissage dirons-nous, toujours savamment parcourue de références et d'un humour noir grinçant et délectable (Christian Bale, Michael Jackon...), et admirablement illustrée, mais dont la nécessité est clairement discutable, si ce n'est pour rendre encore plus important un personnage qui n'en avait vraiment pas besoin.
AntoineRA
5
Écrit par

Créée

le 30 août 2013

Critique lue 216 fois

1 j'aime

1 commentaire

AntoineRA

Écrit par

Critique lue 216 fois

1
1

D'autres avis sur Hit-Girl

Hit-Girl
Eric17
4

Critique de Hit-Girl par Eric17

La fin de l’été cinématographique verra l’apparition sur les écrans de Kick-Ass 2. J’avais adoré le premier opus. D’ailleurs, suite à la découverte de cet épisode initial, je m’étais offert le comic...

le 10 août 2013

10 j'aime

2

Hit-Girl
NicoBax
3

Critique de Hit-Girl par NicoBax

Là où Kick Ass premier du nom apportait quelques éléments de fun (mais révolutionnait beaucoup moins le genre qu'on a voulu le faire croire), Hit-Girl tient exclusivement de l'exploitation de licence...

le 11 avr. 2013

5 j'aime

1

Hit-Girl
ifhan
7

Girl Just Want to Have Fun

Hit-Girl, c'est la todo-list de Mindy McCready, post-Kick-Ass, première période. Dans le désordre : entraîner ce tocard de Dave, s'intégrer dans un milieu scolaire terriblement hostile pour elle...

le 18 nov. 2013

4 j'aime

Du même critique

Wanderers
AntoineRA
9

Critique de Wanderers par AntoineRA

Derrière ce court-métrage, dépassant tout juste les trois minutes, se cache un véritable bijou d'émerveillement cosmique. Wanderers est une ode à l’exploration spatiale et sa colonisation, que ce...

le 2 déc. 2014

14 j'aime

Caldera
AntoineRA
9

Critique de Caldera par AntoineRA

Il y a des jours, comme ça, où on tombe sur des courts-métrages d'orfèvres. C'est le cas de Caldera, découvert via une news sur le site Allociné. Réalisée par Evan Viera, l’œuvre a déjà récolté...

le 5 avr. 2013

14 j'aime

2

Minutes to Midnight
AntoineRA
7

Critique de Minutes to Midnight par AntoineRA

C’est étrange comment on peut en venir à renier, voire haïr un groupe pour, la majorité du temps, se faire bien voir parmi la communauté Metal. C’est le cas de LINKIN PARK. Le nom vous donne des...

le 27 oct. 2012

14 j'aime