Pour être très franche, je n'étais pas particulièrement emballée à l'idée de débuter Honey Blood, craignant de croiser au cours de mon périple plus d'une niaiserie et d'un cliché. Mais, comme on dit, la vie nous réserve parfois de jolies surprises et, quand bien même je ne peux pas parler d'une révélation, ce manhwa en est une très belle.
Honey Blood, c'est la rencontre entre Naerim, jeune lycéenne brimée en raison du métier de sa mère et Petesch, un vampire tout mignon tout plein qui dégage à grand coup de mignonitude toutes ces idées préconçues qu'un certain Edward avait distillé dans l'esprit des jeunes filles sur ces créatures. Liés par le sang dans une relation de "maître/esclave" très pure (rassurez-vous), les deux jeunes "gens" vont apprendre à se connaître l'un l'autre, se découvrir des points communs insoupçonnés et surtout, beaucoup se soutenir. Naerim va en avoir besoin pour se libérer de la pression écrasante de ses camarades, tandis que Petesch a besoin de son sang (ça reste quand même ce genre de garçon) pour devenir humain. Plus que de traiter ce lien fantastique qui les unit, cette première saison s'attache davantage à travailler une relation amoureuse naissante se dessinant entre ces deux êtres morphologiquement différents, mais très semblables au niveau du coeur. Au départ plutôt tiré vers l'humoristique, leur couple devient de plus en plus sincère, fusionnel et indispensable à l'un comme l'autre. En un mot, c'est a-do-rable et votre coeur va fondre.
Là où Honey Blood se distingue vraiment, c'est dans sa façon de traiter la cruauté entre adolescents et jusqu'où cela peut nous mener. C'est ce à quoi est confrontée notre héroïne, devenue une wangta (souffre-douleur) suite à l'acharnement de ses camarades. Et là, tout y va pour la mettre plus bas que terre, on n'échappe à pratiquement rien, observant Naerim sombrer dans le désespoir. C'est là que le soutien de Petesch se fera particulièrement appréciable : il montre aux potentiels lecteurs dans ce cas que l'espoir n'est jamais bien loin et qu'il faut surtout, avant de craindre les autres, laisser parler son coeur. Bien entendu, c'est plus facile à dire qu'à faire, mais LEE Narae reste optimiste en nous offrant une jolie évolution à son héroïne, qui choisi de relever la tête et de ne plus baisser les bras. La saison deux, quant à elle, devrait s'enfoncer un peu plus dans le fantastique.
Haut les cœurs ! Entre deux scènes douloureuses, l'auteur distille beaucoup d'humour dans son oeuvre. Et pour cause, comment résister à un Petesch aussi attachant qu'un chiot, toujours dans les pattes de sa maîtresse ? Il parvient toutefois à se dépecer de son rôle d'élément comique dans des scènes plus sérieuses, notamment celles évoquant son passé, restant à ce jour, finalement plutôt mystérieux. Si l'on a parfois envie de secouer Naerim, le personnage se montre surtout touchant et attachant. Sans compter qu'elle ne nous réserve surement que du bon dans la suite. Plusieurs personnages secondaires sont également là pour l'épauler, particulièrement son second love interest, j'ai nommé l'adorable Hyoyoul, que j'aimerais beaucoup, beaucoup revoir par la suite. Vous l'avez deviné, le second lead syndrom a encore frappé.
J'ai beaucoup apprécie le dessin de LEE Narae. Encore une fois, pas extraordinaire, mais suffisamment expressif et agréable pour flatter l’œil.
Je suis loin d'être une adepte de la lecture sur écrans, mais j'avoue que j'ai aimé cette première expérience sur smartphone. Les chapitres s'enfilent vraiment tous seuls (comme des grands).
Attachant, c'est surement le mot qui définit le mieux Honey Blood. Si vous voulez un peu de légèreté pour adoucir vos lectures, cette série est une bonne solution, sans pour autant nous prendre pour des mauviettes en traitant avec succès des brimades scolaires. Et nous, c'est quand qu'on peut adopter notre petit vampire ?