Dès que l'on feuillette ne serait-ce que les premiers volumes de cette série on ne peut rester indifférent face aux graphismes de cette dernière. Une conception de ses planches souvent magnifique ; l'utilisation intelligente des "cases" qui sont tantôt les plis de la cape de Batwoman, tantôt des volutes de fumée. Ce dessin original et différent des comics traditionnels. Batwoman est un très beau comics. L'héroïne sort elle aussi des sentiers battus. Dessinées comme une gothique pâlichonne dont l'homosexualité est abordé sans tabou ni maladresse. On est hypnotisé par cette femme forte et sa chevelure rousse (là encore, c'est graphiquement qu'elle ressort le plus).
Pourtant l'histoire de Batwoman n'est pas à la hauteur de sa narration. Elle doit affronter des ennemis surnaturels. Ok, Croc ou Le chapelier fou n'ont rien d'ennemis réalistes et Batman a lui aussi sa clique de monstres bizarres. Mais ils restent étonnamment crédible dans l'univers de Gotham City. Ici, Batwoman part à la poursuite d'un fantôme pour finalement affronter un monstre de la mythologie grecque. Elle aura d'ailleurs besoin de l'aide de Wonderwoman parce que l'auteur se rend assez vite compte que c'est peut être un peu too much pour une femme sans super pouvoirs qui se ballade en costume de chauve souris. Du coup, on sort du récit. On s'aperçoit qu'on lit Batwoman essentiellement pour ses dessins et on s'en aperçoit justement quand le dessinateur change et qu'un moins talentueux prend la suite sans crier gare. Frustration ou déception ? Batwoman n'est pas un mauvais comics mais il aurait pu être tellement meilleur...