On avait le droit d'être craintif.
Après tout, même si je suis un gros client de l'écriture de Jason Aaron, il ne serait pas le premier à perdre de son "mojo" après un passage par la case super héros (étape qui devient quasi indispensable pour tout auteur indépendant actuel).
Surtout que le bougre, il a l'air de s'y plaire chez les mecs en collant et semble avoir encore beaucoup d'histoire à leur faire vivre.
Mais gardons ceci pour une autre critique.
Mr Scalped est de retour dans le genre qui l'a amené au succès et une seule question se posait :"Est ce que ça allait être aussi bien que Scalped ?"
Je l'avoue, elle est un peu conne cette question mais elle est aussi assez inévitable.
Nouvelle collaboration graphique (Jason Latour qu'on avait déjà entre aperçu sur Scalped) , nouveaux décors (le Sud profond, le football Américain , l'odeur du barbecue ...) , nouveaux personnages (Earl, le vieux roublard de retour dans sa contrée, Esaw, le jeune loup un peu taré et surtout le coach Boss , un mec qui faut pas trop emmerder ...)
Pour le reste , tout est assez bien résumé dans l'édito d'Aaron et Latour, tous deux originaires du Sud des Etats-Unis, il nous font bien comprendre que cette région est remplie de paradoxe et que c'est un endroit qu'on aime autant qu'on déteste.
C'est une sensation que retransmet assez bien le personnage d'Earl et qu'on retrouvait déjà Chez Dashiell.
Dans ce premier tome , on retrouve une bonne partie des thématiques chères au scénariste américain que ça soit le rapport à la terre d'origine ou à la famille mais le traitement m'a semblé plus primale.
Il faut dire qu'ici, point d'excuse "Polar", on a juste un gars qui revient dans sa ville natale pour des raisons familiales et qui se mêle d'une affaire qui ne le regarde pas vraiment.
En poussant même le vice, dans "Southern Bastards", on retrouve des brides de son travail sur le mainstream notamment sur le personnage d'Earl qui à ce petit côté "protecteur de la veuve et de l'orphelin" même si là , la veuve est un plouc du Sud qui ne lui a rien demandé et qu'ici , bah le bien , il triomphe pas souvent et qu'il y a toujours un prix à payer.
"Southern Bastards" a sans doute encore tout à prouver et le twist de fin ( qui aurait pu faire de ce tome, un volume auto contenu ) aussi alléchant soit-il se doit d'être justifié par la suite.
Mais personnellement , je fais entièrement confiance en Aaron pour ne pas me décevoir.
Il m'a offert un 1er volume brutal et efficace avec des personnages charismatiques, je demande maintenant à être surpris, émus, dégoûté et attachés par toute cette galerie (passée et à venir)
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