Avec la série Southern Bastards, débutée en 2014, le cocréateur de Scalped, Jason Aaron, et le scénariste / dessinateur Jason Latour ont pour objectif principal de rendre hommage à leur sud natal, de rétablir enfin la vérité sur une région malaimée et de régler leurs comptes avec les abrutis notoires qu'ils jugent responsables de cette mauvaise réputation.
Des intentions plus que louables, mais qui tombent parfois dans les travers que les auteurs souhaitent dénoncer, ce premier tome de Southern Bastards alignant lui-même un sacré paquet de clichés. Digne héritier du polar hard boiled dans toute sa crasse et sa sueur, Southern Bastards ressemble à une bonne petite série B sudiste bien vénère et relativement jouissive.
Pour le moment bien moins marquant que Scalped, Southern Bastards intrigue et divertit sans problème, instaurant une atmosphère moite et électrique, ce qui augure du meilleur pour la suite. Cinématographique dans son découpage, Southern Bastards bénéficie d'une patine visuelle intéressante, même si elle demandera un certain temps d'adaptation.
Proposant un anti-héros plus complexe que prévu et s'achevant sur un final inattendu, ce premier volume de Southern Bastards intrigue malgré son manque d'originalité et donne envie de découvrir la suite.