Jason Aaron, voilà sans doute l’un de mes scénaristes de comics préférés ! Tout ce qu’il écrit est fantastique (point de vue personnel bien entendu). Et voir arriver un nouveau titre de sa main, qui plus est chez Vertigo, me fait trépigner d’impatience. Le souvenir de Scalped revenant immédiatement !


De retour à Craw County, Earl Tubb n’a qu’une chose en tête : vider la maison du vieil oncle Buhl et repartir au plus vite de cette petite ville d’Alabama qu’il a quittée voilà 40 ans. Il suffira d’une altercation avec quelques locaux au diner du coin pour transformer ce séjour en descente aux enfers. Un enfer taillé sur mesure par Euless Boss, coach de l’équipe de football local et ennemi juré de feu le shérif Tubb, paternel d’Earl.

(Contient SOUTHERN BASTARDS vol.1 (#1-4))


A la lecture de l’histoire en quatrième de couverture, et après avoir feuilleté une première fois ce premier tome, je n’ai pu m’empêcher de penser à deux films. Road House avec Patrick Swayze et Tolérance Zéro avec Dwayne Johnson. Une petite bourgade, un pourri qui dirige tout d’une main de fer des magasins au shérif, et le retour ou l’arrivée du sauveur providentiel, revenu, ou qui arrive, sans vouloir y mettre son nez au départ !


C’est ce qui arrive à Earl Tubb ! Homme massif et imposant. Voilà quarante qu’Earl a fuit sa petite bourgade du sud, Craw County, suite à la mort de son père. Un père qu’il détestait ! Et c’est d’ailleurs lui qu’il a fuit. Mais devant vider la maison familiale, le revoilà à Craw County. Patelin que son père aimait par-dessus tout, il en était même le shérif, et un sacré même. Et pourtant, les habitants ne le tenaient pas en leur cœur. Un homme violent, bourru, fermé, peu aimable.
On ressent toute l’animosité d’Earl pour son père, lorsqu’il s’arrête sur sa tombe, pas une once de tristesse, mais toujours une très grande rancœur, même après quatre décennies ! Il éprouve d’ailleurs toujours de cette même rancœur, voir cette haine pour la ville de Craw County, et on comprend cela à travers les nombreux messages téléphoniques qu’il laisse à la boîte vocale d’une mystérieuse personne dont on ne sait rien, hormis qu’Earl tient énormément à elle.


Alors qu’il a prévu de rester le moins longtemps possible, pas plus de deux ou trois jours, Earl va croiser une ancienne connaissance, lui sauver la vie et tabasser un mec au passage. Ce dernier, au lieu de le remercier va lui piquer une colère, lui reprochant de lui avoir sauvé la vie ! A partir de là, les événements vont prendre une tournure dramatique, et les actes d’Earl vont faire plus de mal que de bien. Et pourtant, l’homme, tout en refusant de l’admettre, va agir comme l’aurait fait son père et repousser son départ de Craw County. Au fil des discussions, des bagarres et des morts, Earl comprend que la ville est sous la coupe de coach Boss, entraîneur de l’équipe de faute, propriétaire du restaurant de la ville et grand décideur de tout ce qu’il se passe dans sa ville. Allant de la nomination du shérif à qui doit vivre !


Earl n’est pas homme à prendre des raccourcis, armé de son gourdin, rappelant encore une fois son père, il se dresse directement face à coach Boss et ses hommes ! Les coups pleuvent, l’intensité et la violence ne cessent d’augmenter jusqu’au grand final tragique et à la découverte de la mystérieuse personne appelée par Earl…


Lorsqu’arrive la fin du tome, on peut qu’être excédé de devoir attendre le suivant. Jason Aaron et Jason Latour ayant réussi en quatre chapitres à nous faire plonger dans leur univers violent et barbare de leur Sud natale. Comme je le disais plus haut, on a l’impression de voir le videur Dalton Turner s’opposer à Brad Wesley (Road House) ou Chris Vaughn libérer sa ville des griffes de Jay Hamilton (Tolérance Zero). Earl n’est pas un héros, mais un mec balèze qu’il ne faut pas gonfler, coach Boss étant lui un véritable pourri qu’on a envie de démonter !


Les dessins sont signés Jason Latour. L’artiste qu’on a l’habitude de voir aux côtés de Jason Aaron nous offre des planches brutes, violentes, agressives, à l’image du titre. Rendant notre immersion encore plus totale.


Bref, avec Southern Bastards, Jason Aaron et Jason Latour rendent un hommage fort et violent à leur Sud natale. On débarque dans un univers en proie au chaos et aux coups de gourdin. Une chose est sûre on n’est pas dans la finesse, et cela fait du bien de temps en temps. Véritablement impatient de lire la suite.

Romain_Bouvet
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le 4 mai 2015

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Romain Bouvet

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