Autant le dire tout de suite, je ne suis pas une fan de Franquin. Quand j'étais petite, les aventures de Spirou et de Gaston m'intéressaient nettement moins que celles de Philémon, Tintin ou Valérian, et encore maintenant, elles ont tendance à m'ennuyer… Mais bon, je n'avais entendu dire que du bien de cet album, alors j'ai fini par l'emprunter à la bibliothèque du coin.
Premier constat : je l'avais déjà lu chez quelqu'un, mais je ne m'en souvenais plus du tout. Plutôt mauvais signe… Deuxième constat : ce n'est pas très drôle. La plupart des thèmes abordés sont encore (tristement) d'actualité, aucun doute là-dessus ; le problème se situe dans la manière de les traiter. Beaucoup d'histoires semblent fonctionner sur le mode de “l'arroseur arrosé” (en plus expéditif), ce qui a ses limites en termes d'humour, et de façon générale tout est trop simple, trop direct, pour être vraiment marquant. D'aucuns diront qu'aborder ces sujets dans les années 70, c'était déjà pas mal, mais il suffit de survoler la production de bandes-dessinées de cette période pour voir que des thèmes comme l'écologie ou la critique de la société capitaliste y sont extrêmement présents.
Bien sûr, cet album n'a pas que des défauts : je n'ai jamais trop accroché au style de Franquin, mais il possède des qualités évidentes, et puis la façon dont le noir est exploité dans le dessin et dont il transparaît dans les dialogues est véritablement originale. Même si beaucoup des récits individuels manquent pour moi de quelque chose, ils forment aussi un ensemble cohérent, avec une atmosphère unique. J'aurais juste préféré pouvoir mieux l'apprécier…