Cette critique vaut pour l'ensemble des 5 tomes de ce petit bijou noir pétrole.
Cette série en 5 tomes, dont le point culminant est à mon sens le tome 4 est un excellent polar noir. Servie par un dessin malheureusement inégal, elle nous plonge dans une vertigineuse chute au sein de l'enfer de la prostitution et de ses réseaux de traite d'êtres humains.
Elle nous offre aussi une vision de la façon dont les hommes vivent ou survivent après des conflits tels que le Kosovo... Histoire d'honneur, de déshonneur, de vengeance, de pardon, de pêché, de repentance, Laurent Astier entremêle habilement les récits ce qui donne une puissance rare à l'ensemble.
La Cellule Poison ce sont des hommes et des femmes, avec leurs défauts, leurs failles, leurs forces, leurs erreurs... Un condensé de ce que les tréfonds de l'âme humaine peuvent créer comme blessures et comme cicatrices.
Si sur le plan du scénario, c'est un sans faute total du début à la fin, le dessin n'est malheureusement pas toujours au niveau. C'est même très surprenant de voir comme certaines planches sont magnifiques quand d'autres sont ratées: erreurs de perspective, manque de consistance physique des personnages... L'ensemble est inégal même si la tendance générale est très positive. En revanche le choix de la bichromie est excellent en cela qu'il donne de la puissance au dessin autant qu'il en gomme les défauts.
Bref c'est un petit bijou noir que je recommande chaudement et dont je vais immédiatement augmenter d'un point la note tant la rédaction de cette critique me permet de prendre conscience du plaisir éprouvé à la lecture.