De mal en pis

Avec ce troisième tome de la série Catwoman, Ann Nocenti prend la main sur Catwoman au grand damne du lecteur qui ira de déception en déceptions à travers ce tome. Le principal problème, outre la faiblesse d'écriture sur laquelle je reviendrai plus tard, est que plusieurs récits différents sont compilés, sans unité. Pire, plusieurs récits renvoie à Batman : Death of the Family, Requiem. Résultat, la moitié de ce tome n'est qu'un complément – médiocre – au récit principal qui est dans Batman et dans Batman Inc.

Que ce soit sur l'écriture, sur l'édition ou sur le dessin, rien dans ce tome n'est bien bon. Rafa Sandoval offre un dessin assez moyen, souvent simple et superficielle ne parvenant pas à rendre parfaitement l'essence de Catwoman. Son gros défaut est que certaines planches sont très mal composées, certains enchaînements sont médiocres et rendent l'ensemble peu compréhensible. Ce défaut est, en prime, très présent sur les passages peu clairs dans le scénario. Résultat : on passe les pages sans les comprendre.
Niveau écriture, Nocenti réalise un travail tout en superficialité. Les monologues intérieurs sont râtés. Rien de la subtilité de Catwoman ne transparaît. Le personnage est fade, le personnage est faible et superficiel. Elle n'a rien de ses nuances qui rendent le personnage attachant. Non, là on a juste une voleuse. On notera aussi que plusieurs échanges sont mécaniques et sonnent faux, ratés et mauvais. C'est vraiment très pénible ces séquences où les échanges sont sans sens, sans intérêt.
On notera également que Nocenti ne reprend guère les récits précédents. Il faut attendre la fin du tome pour retrouver l'intrigue du Pingouin. Et jamais on ne reparlera de Volt… Sauf avec un autre personnage ayant le même nom, mais n'étant pas lui. Preuve ultime de mépris.

La première partie du récit est la liaison avec Death of The Family. Le Joker engage Catwoman pour une partie d'échec gigantesque puis torture la femme-chat. Son but est qu'elle trahisse Batman, l'attaque et devienne son ennemi afin de rendre le Chevalier Noir plus fort, plus insensible. Si l'idée est bonne, la mise en place est affreuse. Les répliques fusent mais sans aucun sens, les scènes se suivent avec une grande incohérence. Les tableaux passant de l'un à l'autre sans logique. Et graphiquement, le Joker est raté visuellement. On n'a pas l'impression qu'il s'est fait arraché le visage.
Ensuite, Catwoman va voler un diamant maudit dans la chambre noire de l'ARGUS. Outre qu'encore une fois la cohérence est difficile, et que les répliques sont peu cohérentes, le récit amène beaucoup de magie, des démons, bref pas mal d'éléments mais surtout les planches sont totalement incohérentes. On a des enchaînements fous et incompréhensibles. Je vous le promet : ces séquences sont parfois incompréhensibles. Et je ne parle pas du manque totalement d'intérêt du récit, très mal écrit.
On a alors un one-shot sur la première rencontre entre Catwoman et Batman. Ce n'est pas mauvais, c'est court mais ce n'est pas mauvais.
Enfin les numéros #17-18 parlent d'un vol de tableau par Catwoman et de la vengeance de Batman, encore marqué par la perte de la famille lors de Death of the Family. Dans le même temps, le début d'une intrigue intéressante est que Gwen, l'indic' de Catwoman se retrouve sauvée de la police par le Pingouin. Ca reste très superficielle. On navigue beaucoup entre Catwoman et Selina.

En bref, ce troisième tome de Catwoman est une violente descente de qualité. On a le droit à quelque chose de faible, de peu cohérent, de moyennement beau, d'insultant pour les personnages. Nocenti prend le contrôle du personnage en montrant ses limites et ses idées bizarres : ajouter des démons par exemple, multiplier les intrigues amoureuses, éloigner les questions de policiers, ajouter même un refus de voler des diamant désormais.
Des idées médiocres, mal exploitées. Un des pires comics possibles… A ne lire que si on est vraiment ultra-fan du personnage.