Il faut bien reconnaître, en toute objectivité, que le cinquième tome des Avengers par Jonathan Hickman a connu un (tout) petit coup de mou. Mais rassurez-vous, cela n’est que passager, le scénariste reprenant sa marche en avant dans cet ultime tome décisif, en vue de Secret Wars. Réalisant, au passage, quelque chose que j’attendais depuis le début de son run. En route pour ce sixième tome d’Avengers.
Et comme dirais le grand philosophe Emmett Brown : « Là où on va, on n’a pas besoin de route. »
Le Docteur Strange et Iron Man ont effacé certains événements de la mémoire de Captain America et ne le lui ont jamais avoué. Mais, durant, Original Sin, les plus infâmes trahisons ont été révélées et Steve Rogers a appris ce qui s’était passé. Le mensonge sera-t-il l’adversaire qui terrassera définitivement les Avengers ?
Avec Leinil Francis Yu (Secret Invasion, New Avengers) aux crayons, Jonathan Hickman (Infinity, Fantastic Four) conclut ici le premier cycle de la série Avengers (2013).
(Contient les épisodes #29 à 34)
Je suis assez fan d’Iron Man, enfin cela dépend des époques et des auteurs qui travaillent dessus. Il est vrai, également, que je n’ai plus grande affection pour le moustachu milliardaire depuis l’excellent run de Matt Fraction. Du coup, à chaque confrontation entre lui et Captain America, mon cœur ne balance pas vraiment ! Il faut dire que Steve Rogers inspire beaucoup plus de respect qu’Iron Man.
Aussi, lorsque qu’au début de travail de Jonathan Hickman, Iron Man demande au Docteur Strange de joué avec la mémoire du plus grand héros d’Amérique, mon sang n’a fait qu’un tour ! N’espérant, purement et simplement, que la mémoire ne revienne à Steve pour une confrontation tendue !
Grâce à Original Sin, c’est chose faite ! Steve se réveille en sueur et en sursaut, se souvenant de tout ! Des incursions, des Illuminati, du Gant de l’Infini, de la destruction des Gemmes et des actes de ses soi-disant amis !
S’entourant alors de Black Widow, Hawkeye, Thor, Hyperion et Starbrand, il est alors bien décidé à en découdre avec son « ami ». Mais c’est à ce moment là qu’apparaît la Gemme du Temps, pour un voyage temporel, pour le moins troublant et riche en informations pour nos héros ! 48 ans, 422 ans, 5045 ans, 51028 ans et enfin le bout du bout du temps, chaque bond envoie les Avengers toujours plus loin ! Et surtout un voyage temporel bien différent de ceux qu’on a pu lire avant, du moins pour nous, lecteurs.
Plus nous avançons dans le temps, plus Steve se retrouve esseulé, et plus Hickman nous montre que les Avengers vont évoluer jusqu’à acquérir le concept d’idée, d’idéal. L’idée même d’Avengers prenant le pas sur les individualités pour ne devenir qu’un tout unique et important pour l’univers tout entier. Surtout Hickman nous montre que ce voyage temporel est gravé dans le marbre, il ne donne pas naissance à une nouvelle branche du multivers. La Starbrand du futur parlant de la mort glorieuse de celui de notre époque, mais surtout de par le fait qu’à chaque bond, les Avengers sont attendus précisément à l’instant T de leur arrivée.
Avec ces épisodes, Jonathan Hickman nous montre à quel point l’univers des Avengers peut être fascinant, à quel point on peut encore embellir leur image, enrichir leur univers. Le scénariste rassemble les miettes de pains disséminées dans la grosse vingtaine d’épisodes qui précédent ceux-ci. Surtout, s’il arrive à merveille à faire passer Iron Man pour un homme où seul le résultat compte, avec ce tome on comprend à quel point Captain America est un personnage à part, emblématique, presque iconique. Et ce, sans rentré dans les sempiternels clichés auxquels nous avons souvent le droit.
Graphiquement, Leinil Francis Yu, que j’apprécie en temps normal sur des histoires plus terre à terre et moins métaphorique, bien qu’avec un style assez abstrait, assez libre, se retrouve comme un poisson dans l’eau avec tous ces aspects futuristes, imaginaires et donc abstraits à nous proposer au fur et à mesure de ces bonds temporels. L’artiste ayant un style qui convient parfaitement à la science-fiction.
Bref, le coup de mou est rapidement expédié, ce sixième tome est absolument jouissif à lire ! J’aime tellement la vision des Avengers qu’a Jonathan Hickman. Une saga temporelle, pleine de métaphore et enrichissant encore davantage ce que sont les Avengers. Après ce tome, one ne peut qu’aimer, nouvellement ou davantage nos Avengers, nos super-héros.
Ce sixième tome est certes le dernier, mais le run de Jonathan Hickman sur Avengers et New Avengers continu dans les tomes de Time Runs Out, qui regroupe les épisodes suivants des deux titres, rassemblés ensemble pour nous mener de la meilleure façon possible à Secret Wars.