Lire du bon Justice League, depuis quelques années, c’est quelque chose d’aussi rare qu’une voix grave et caverneuse dans une réunion d’eunuques. Et depuis les débuts de Rebirth c’est de pire en pire ! Bryan Hitch nous pond des histoires absolument abracadabrantes, sans queue ni tête, sans la moindre trame de fond. On navigue à vue, sans véritablement comprendre les histoires que le scénariste nous propose, comme s’il était en plein trip d’héroïne Et ne parlons pas des ennemis barbants et compliqués qu’il nous propose…
Une armée d'extraterrestres vient d'attaquer la Terre.
Seule la Ligue de Justice, dernier rempart de l'humanité, semble être en mesure de les arrêter, mais ses membres ont été disséminés dans le temps, à des moments clés de leur histoire. Ainsi, Wonder Woman est transportée lors de la naissance des dieux de l'Olympe, tandis que Cyborg est envoyé au XXXIe siècle, et tous ont un âpre combat à livrer, car s'ils échouent, les super-héros pourraient bien n'avoir jamais existé…
Justice League Rebirth, ou les nouvelles aventures de l’équipe de justiciers la plus emblématique de l’Univers DC. Ayant repris les commandes de la Ligue de Justice, Bryan Hitch (Justice League of America) en est devenu le scénariste attitré, s’autorisant de temps en temps à réaliser un épisode de cette aventure riche en rebondissements, mais laissant le plus souvent à d’autres dessinateur le soin d’illustrer ses récits, comme c’est le cas sur ce volume où il accueille Fernando Pasarin (Green Lantern Corps).
(Contient les épisodes Justice League Rebirth #14-19)
Difficile de ne pas l’avoir remarqué, mais cette nouvelle monture de la Justice League, ne montre pas une véritable symbiose entre ses membres. Bien au contraire. Le premier épisode de ce troisième tome, sert justement de lieu de confesse pour nos héros. Alors qu’ils se retrouvent, une nouvelle fois, dans une situation critique, face à un ennemi, une nouvelle fois, totalement inconnu.
Néanmoins, les choses sont dites, les vérités révélées, les égos en prennent un coup, mais la Justice League est prête à partir sur de nouvelles bases. Et cela pourra se vérifier très vite, puisqu’une nouvelle menace s’amène.
Le temps d’un claquement de doigt, Superman et Batman se retrouvent hors du temps, Metroplis ayant disparu. Aquaman fait face au premier roi de l’Atlantide, Wonder Woman assiste au repas de Cronos dévorant ses enfants, Cyborg est au 31ème siècle, Flash retourne à ses origines, tandis que les Green Lantern sont cinq cents dans le futur face à une surprenante lanterne verte.
Une menace, de type temporelle, s’en prend à la Terre, et une jeune femme, totalement inconnue, débarque en même temps, expliquant qu’elle peut aider la Justice League, pourtant responsable du chaos à venir, et de tous les maux de la Terre, à condition de l’écouter et d’accepter de voyager dans le temps pour permettre à son mystérieux plan de s’enclencher !
Face à l’urgence de la situation, la Justice League n’a pas vraiment le choix. C’est soit ça, cette plongée dans l’inconnue, soit l’annihilation totale ! Mais les apparences peuvent être trompeuses, et il se pourrait bien, qu’une fois encore, les agissements de la Justice League va provoquer plus de mal que de bien. Heureusement, Batman et Superman peuvent compter sur l’aide de les mystérieux Alexis, Jane et Vincent, et leurs pierres d’éternité.
Un voyage à travers le temps absolument génial ! Voir Wonder Woman combattre Cronos aux côtés d’un tout jeune Zeus, ou Aquaman fouler une Atlantide pas encore submergée, c’est un vrai plaisir. Bryan Hitch parvient à rendre ces différents bonds temporels passionnant.
Malheureusement, une nouvelle fois, cette ennemie est trop abstraite. Et surtout, on sent bien qu’elle n’apporte rien, si ce n’est à discréditer un peu plus la Justice League. On se retrouve avec une intrigue sympa, plaisante, mais on se dit qu’elle ne sert à rien. On a toujours l’impression de se retrouver avec des héros qui n’agissent pas ensemble.
Le plus effrayant, c’est que Bryan Hitch laisse sous entendre qu’une menace encore plus grande, une énième fois, se profile à l’horizon… Je crains le pire…
Graphiquement, avec le temps, j’ai appris à véritablement apprécier le travail de Fernando Pasarin. Si j’ai toujours un peu de mal avec ses visages, je trouve l’ensemble absolument magnifique. Une grande richesse dans les détails, une action vivante, et un ensemble graphique parfait. C’est déjà, au moins ça.
Bref, il est toujours impossible de comprendre où va Bryan Hitch, et franchement, je trouve cela lassant, pour ne pas dire désolant. C’est complètement dingue de ne rien nous proposer d’intéressant sur le titre de l’équipe phare de DC. Certes on se retrouve, avec ce troisième tome, avec une intrigue plaisante, mais qui une nouvelle fois ne semble mener nul part.